Artemis pyx

La boxe grecque antique est un sport très ancien . Il fut pratiqué au moins depuis le huitième siècle AEC. Homère l’évoque dans son poème l’Iliade. 

L’activité s’appelait pyx (πύξ) ou pygme (πυγμή) en grec ancien (πυγμῇ νικήσαντα: ayant vaincu par les poings.). Les archéologues ont trouvé des preuves que cette activité avait probablement été pratiquée par les cultures minoenne ( 2700 à 1200 AEC) et mycénienne (1650 à 1100 AEC) . 

Fresque des jeunes boxeurs, détail, Akrotiri
Deux jeunes enfants, paraissant âgés de 6 à 8 ans, boxent ensemble. Les enfants ne portent que des ceintures. Les corps sont rendus en rouge. L’enfant de droite semble plus jeune que l’autre. L’enfant de gauche se pare d’un collier, d’un bracelet de pierres précieuses bleues, d’un bracelet de cheville et d’une boucle d’oreille en or. Chacun porte à la main droite un gant de boxe. Ils ont la tête rasée, à l’exception de deux grandes mèches dans le dos et de deux plus petites au-dessus du front.

Selon l’Iliade, les guerriers mycéniens inclurent la boxe dans leurs compétitions. Ils l’ont fait pour honorer leurs morts.

Pour commémorer Patrocle,  l’ami d’ Achille, tué vers la fin de la guerre de Troie, les Grecs introduisirent la boxe (πυγμαχία ), aux aux 18e Jeux Olympiques en 688 AEC. Les boxeurs s’entraînaient sur des sacs de boxe ( κώρυκος). Les combattants portaient des lanières de cuir (ιμάντες) sur leurs mains, leurs poignets et parfois leur poitrine pour se protéger des blessures . Les lanières laissaient également les doigts libres.

Mains du pugiliste, athlète au repos après un match de boxe, bronze, œuvre grecque de la période hellénistique, IIIe-IIe siècles AEC
La sculpture du pugiliste des thermes de Constantin le représente juste après un combat. Il tourne violemment la tête. Il porte un pagne et des himántes, des gants constitués de lanières de cuir épais enroulées autour des doigts et laissant libre le pouce, avec un crispin bordé de fourrure. Le corps ne porte pas de trace de blessure au bras, mais le visage est marqué par les coups : l’oreille est écrasée, le nez cassé et le visage porte des cicatrices.

Φιλόστρατος 170-249

Selon Philostrate, un érudit et un historien, la boxe fut initialement développée à Sparte, afin de durcir les visages des guerriers pour la bataille . Les premiers Spartiates croyaient que les casques étaient inutiles et que la boxe les préparerait lorsu’ils étaient frappés à la tête pendant la bataille. Cependant, les Spartiates n’ont jamais pris part à la version compétitive de la boxe. Ils pensaient que c’était déshonorant d’être vaincu de cette façon.

Scène de pancrace
Scène de pancrace

Πλάτων 427-347

Platon relate dans Le banquet, comment Socrate (470 -399 AEC), philosophe, mais aussi combattant aguerri, était resté des heures en posture, immobile debout, durant une trêve de la bataille de Potidée en 432 AEC. Socrate  pratiquait l’artémis pyx et avait l’habitude de méditer ainsi.

Voici encore ce que fit et supporta cet homme courageux pendant cette même expédition; le trait vaut la peine d’être écouté. Un matin il se mit à méditer sur quelque chose, debout et immobile à la place où il était. Ne trouvant pas ce qu’il cherchait, il ne bougea point, et continua de réfléchir dans la même situation. Il était déjà midi : nos gens l’observaient et se disaient avec étonnement les uns aux autres que Socrate était là rêvant depuis le matin. Enfin, vers le soir, des soldats ioniens, après avoir soupé, apportèrent leurs lits de campagne en cet endroit, afin de coucher au frais (on était alors en été), et d’observer si Socrate passerait la nuit dans la même posture. En effet il continua de se tenir debout jusqu’au lendemain au lever du soleil. Alors, après avoir fait sa prière au soleil, il se retira.

Platon in Le Banquet

οἷον δ᾽ αὖ τόδ᾽ ἔρεξε καὶ ἔτλη καρτερὸς ἀνὴρ ἐκεῖ ποτε ἐπὶ στρατιᾶς, ἄξιον ἀκοῦσαι. Συννοήσας γὰρ αὐτόθι ἕωθέν τι εἱστήκει σκοπῶν, καὶ ἐπειδὴ οὐ προυχώρει αὐτῷ, οὐκ ἀνίει ἀλλὰ εἱστήκει ζητῶν. Καὶ ἤδη ἦν μεσημβρία, καὶ ἅνθρωποι ᾐσθάνοντο, καὶ θαυμάζοντες ἄλλος ἄλλῳ ἔλεγεν ὅτι Σωκράτης ἐξ ἑωθινοῦ φροντίζων τι ἕστηκε. Τελευτῶντες δέ τινες τῶν Ἰώνων, ἐπειδὴ ἑσπέρα ἦν, δειπνήσαντες — καὶ [220d] γὰρ θέρος τότε γ᾽ ἦν — χαμεύνια ἐξενεγκάμενοι ἅμα μὲν ἐν τῷ ψύχει καθηῦδον, ἅμα δ᾽ ἐφύλαττον αὐτὸν εἰ καὶ τὴν νύκτα ἑστήξοι. Ὁ δὲ εἱστήκει μέχρι ἕως ἐγένετο καὶ ἥλιος ἀνέσχεν· ἔπειτα ᾤχετ᾽ ἀπιὼν προσευξάμενος τῷ ἡλίῳ.

Πλάτω in Συμποσίον

J’ai entendu que, dans un passé lointain, il y avait des hommes sages qui se tenaient debout entre ciel et terre, ils savaient conserver leur esprit, inspiraient le souffle vital, maîtrisaient le Yin et le Yang et unifiaient leurs muscles. Ils étaient le Dao.

– Classique interne de l’empereur Jaune

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