L’enchaînement est un exercice qui sert à se connaître soi-même.
Li Yixu (1832-1892)
La pratique se compose essentiellement de deux parties : l’apprentissage d’un enchaînement de mouvements exécutés en position debout, enchaînement qui varie selon les écoles et même selon l’enseignement de chaque maître. Le néophyte se consacre donc intensément et régulièrement, une à plusieurs fois par jour, à la pratique de l’enchaînement et de divers exercices annexes, l’accent étant d’abord mis sur l’exécution de la forme extérieure du mouvement. Lorsque le disciple est capable de respecter constamment une forme d’exécution parfaite, il peut commencer à entretenir le souffle, cultiver l’esprit, et passer aux exercices à deux préparant plus particulièrement au combat.
Le nombre des mouvements de l'enchaînement varie d'un maître à l'autre même au sein d'une même école. Mais la succession des différentes séquences est identique, seul le nombre de répétitions d'un mouvement varie. L'enchaînement comporte donc en général de 81 à 108 mouvements. Le grand maître Cheng Man Ching a réalisé une forme de synthèse en 37 postures .
Dans l'école Yang, les mouvements sont concis et ouverts, le rythme de l'exécution en est régulier. Même au sein de la même école, il existe des différences dans l'exécution des mouvements. C'est ainsi que Yang Banhou faisait des mouvements moins ouverts et alternait lenteur et rapidité, comme dans l'école Chen. Lorsqu'on demanda un jour à Yang Chengfu la raison de ces différences, il déclara que cela correspondait à deux étapes de l'apprentissage : au début, il convient de déployer les mouvements afin de détendre les muscles et de faciliter la circulation du sang et de l'énergie. Puis, une fois que l'on a acquis une certaine maîtrise, les mouvements deviennent d'eux- mêmes plus petits. Bien que la caractéristique de l'école Yang soit l'extrême souplesse et l'absence de rigidité, on dit que Yang Luchan aurait aussi pratiqué une boxe plus dure qu'il n'aurait enseignée qu'à ses fils.