Les huit gravures de fleurs de cerisier de Damien Hirst portent chacune le titre de l’une des huit vertus de Bushidō selon Nitobe Inazō :
- La rectitude ou la justice
- Le courage, l’esprit d’audace
- La maîtrise de soi
- La bienveillance et la compassion
- La courtoisie et l’urbanité du savoir-vivre
- La véracité et la sincérité
- L’honneur
Les vertus
Les fleurs de cerisier parlent de beauté, de la vie et de la mort. Elles sont extrêmes – elles ont quelque chose de l’espoir mais aussi du désespoir. C’est de l’art mais né de la nature. Elles parlent du désir, de la façon dont nous aimons et des raisons pour lesquelles nous en avons besoin, mais ces imprimés parlent également du momentané, de la folie éphémère de la beauté – un arbre en pleine folie florale sur un ciel bleu clair. Comment pouvez-vous discuter avec cela ? C’est tellement bon de faire ces impressions, d’être complètement perdu dans la couleur pendant un certain temps. Les fleurs sont optimistes et brillantes mais fragiles, tout comme nous et j’espère que Les vertus pourront nous rappeler de toujours essayer de tirer le meilleur parti de la vie.
Damien Hirst
武士道
Bushido, l’âme du Japon est un ouvrage de l’intellectuel nippon Inazō Nitobe (1862-1933), paru en 1900. C’est une référence en matière de philosophie morale et martiale, particulièrement retenu pour l’aperçu à la fois spirituel et flamboyant qu’il rendit du 武士道 bushidō, et plus largement de la culture et de la mentalité japonaises.
Inazō Nitobe, lui-même chrétien et fin connaisseur de la culture européenne tout en aimant profondément son pays, eut à cœur de rédiger un texte de réconciliation, de compréhension mutuelle et de rapprochement, nourri par de multiples références aux philosophies de la Grèce et de la Rome antiques, à la littérature anglo-saxonne, ainsi même qu’à la Bible ou plus épisodiquement au Coran.
Bushidō est un terme contemporain de Nitobe, utilisé pour dépeindre une certaine vision des valeurs anciennes, vision qui reste encore de nos jours. Les faits historiques et les enseignements anciens que l’on retrouve dans certains écrits célèbres tel Livre des cinq anneaux de Miyamoto Musashi ou le Hagakure se trouvent souvent en contradiction avec ce que Nitobe décrit comme le bushido. Bushido, l’âme du Japon reflète donc la vision du bushido que voulaient donner les intellectuels japonais de l’ère Meiji, à une période où le Japon mettait un terme à la féodalité et où l’histoire fut largement réinterprétée et réécrite.
Le Bushidō m’avait porté son souffle au visage et je l’avais inhalé.
Inazō Nitobe
Inazō Nitobe raconte comment au détour d’une conversation, le professeur et économiste belge Émile Louis Victor de Laveleye s’étonna qu’il ne fût prodiguée aucune éducation religieuse dans les écoles japonaises, et lui demanda comment pouvait alors se former le sens moral. À la suite de cet échange, Nitobe se prit à méditer sur l’origine de ses sentiments moraux et en vint à la conclusion qu’ils ne lui avaient pas été inculqués de manière pré-construite, mais inspirés, comme par une brise portant à travers toute la société japonaise l’empreinte de sa culture et de son histoire.