Les pins de Tong Zhijun

画家童治军松画 huàjiā tóng zhìjūn sōng huà

J’ai toujours vu dans le pin un arbre tragique. La torsion dure et violente des branches, la toison dure, ces aigrettes de sabres minuscules en guise de feuilles (…), aucune concession à la mollesse végétale, mais le goût du terrain sec, caillouteux, de la pierre à fusil, de la vie brûlante, quelque chose de calciné, comme l’incarnation d’une idée sauvage de l’amour… 

Julien Gracq in Un beau ténébreux

L’arbre occupe une place essentielle dans la philosophie chinoise, mais également dans le domaine que les Chinois qualifient d’« art », à savoir les activités servant à la formation de l’homme de bien, au même titre que les Classiques. Les « arts » en Chine désignent ainsi depuis les premiers siècles de notre ère et jusqu’à nos jours quatre pratiques : la poésie, l’écriture (la calligraphie), la peinture et la musique. Ces derniers sont exercés par les lettrés, les seuls à avoir théorisé leur pratique. L’arbre est aussi bien un thème fondamental en peinture, un sujet pictural, qu’une métaphore essentielle en calligraphie, ou qu’un élément structurant dans le jardin chinois, où se pratiquent les arts des lettrés. Quant à son rôle dans la civilisation chinoise, qui a préféré le bois à la pierre dans les constructions architecturales, il est fondamental.

Yolaine Escande in L’arbre en Chine : l’art de l’inutilité et de l’absence d’action

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