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Promenades en bord de mer

Isabelle Ă  Lourido en Espagne, photographie de Dominique Clergue

Vieillissant, je ne me dis pas que les promenades en bord de mer seront de moins en moins nombreuses mais je me dis que les attaques de la nostalgie vont se faire de plus en plus frĂ©quentes. Et c’est normal car j’ai plus de passĂ© que d’avenir, donc dans l’équilibre de mon psychisme, il y a davantage de choses faites que de choses Ă  faire. La tentation est grande de se laisser rattraper par le souvenir. Mais je veux encore me fabriquer des moments et non pas en revivre. Le jour oĂč je vais disparaĂźtre, j’aurai Ă©tĂ© poli avec la vie car je l’aurai bien aimĂ©e et beaucoup respectĂ©e.
Je n’ai jamais considĂ©rĂ© comme chose nĂ©gligeable l’odeur des lilas, le bruit du vent dans les feuilles, le bruit du ressac sur le sable lorsque la mer est calme, le clapotis.
Tous ces moments que nous donne la nature, je les ai aimés, chéris, choyés. Je suis poli, voilà. Ils font partie de mes promenades et de mes étonnements heureux sans cesse renouvelés.
Le passĂ© c’est bien, mais l’exaltation du prĂ©sent, c’est une façon de se tenir, un devoir.
Dans notre civilisation, on maltraite le prĂ©sent, on est sans cesse tendu vers ce que l’on voudrait avoir, on ne s’émerveille plus de ce que l’on a. On se plaint de ce que l’on voudrait avoir. DrĂŽle de mentalitĂ© !
Se contenter, ce n’est pas pĂ©joratif. Revenir au bonheur de ce que l’on a, c’est un savoir-vivre.

Olivier de Kersauson in Promenades en bord de mer et étonnements heureux 

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