
De soi-même, on s’ouvre
“Créer des images en écoutant le silence” : écoutez le grand homme de théâtre Claude Régy faire l’éloge de la lenteur, en 1999.
“Créer des images en écoutant le silence” : écoutez le grand homme de théâtre Claude Régy faire l’éloge de la lenteur, en 1999.
Les âmes sensibles ont besoin de repos, de pauses, de silence. De s’écouter, de se rencontrer, de ne pas se sentir seule dans leur diversité. Elles ont besoin de beauté, d’harmonie, d’échanges authentiques et profonds, d’essence pure, pour se ressourcer et continuer de donner de la lumière au monde.
La douceur est une énigme. Incluse dans un double mouvement d’accueil et de don, elle apparaît à la lisière des passages que naissance et mort signent. Parce qu’elle a ses degrés d’intensité, parce qu’elle a une force symbolique et un pouvoir de transformation sur les êtres et les choses, elle est une puissance.
Le son est une vague d’énergie silencieuse. En tant qu’objet de perception, il a besoin d’un organe de perception pour être entendu, comme l’oreille. Il faut aussi de la conscience. Les insensibles n’écoutent pas. Un esprit humain peut entendre, mais ne pas écouter. Il peut écouter et ne pas entendre. Il peut y avoir un son sous la forme d’une onde énergétique, qui provoque une sensation dans le tympan, mais aucune conception ou discrimination n’a lieu sans une prise de conscience d’instant en instant.
C’était sur des surfaces unies et planes comme celles de la mer que, par un matin d’orage déjà tout empourpré, commençait, au milieu d’un aigre silence, dans un vide infini, l’œuvre nouvelle, et c’est dans […]
Le travail de Yamamoto Keisuke est un mélange inhabituel et rare de technique magistrale, de curiosité philosophique et de gravité émotionnelle.
Nous en avions l’intuition, les neurosciences l’expliquent désormais : lorsque nous favorisons le silence acoustique, mais aussi attentionnel, visuel ou méditatif, notre cerveau bascule dans un état très particulier. C’est cette déconnexion qui l’aide à se régénérer, à évacuer les toxines conduisant aux maladies neurodégénératives. Mieux : le silence sous toutes ses formes est bénéfique pour la créativité, la mémorisation, voire la construction de notre « moi ».
Moins nous sommes capables de maintenir la stabilité en nous-même, plus nous pouvons être déséquilibré et perturbé par notre environnement. Inversement, plus nous pouvons rester stables, plus nous pouvons clairement reconnaître ce qui se passe autour de nous sans sombrer dans l’anxiété ou la paralysie.