Trajet anthropologique, corps taoïste et sciences cognitives. approche compréhensive

d’Éric Caulier, dans Sociétés 2014/1 (n° 123), pages 65 à 72

L’apport de Gilbert Durand

De nombreux séjours d’étude en Chine m’ont permis d’approfondir les arts martiaux internes et le taijiquan en particulier. J’ai eu l’opportunité de vivre les multiples facettes de ces pratiques dans des contextes divers (universités, fédérations, transmissions traditionnelles). Ma plongée au cœur de ces arts de l’énergie m’a mis en contact avec des ressources insoupçonnées. Le vécu ne me suffisait pas, j’avais besoin de comprendre.

Dans le domaine de l’efficience du geste, après avoir suivi, copié, imité mes « modèles chinois », après avoir acquis comme eux un toucher quasi magique capable de déstabiliser quelqu’un en l’effleurant à peine, quelques notions fondamentales de biomécanique et de physiologie de la perception et de l’action m’ont aidé à mieux appréhender les ressorts des dynamiques gestuelles extrême-orientales. L’alignement, la compréhension des lignes de force de ses propres postures et de celles du partenaire, l’usage du corps comme unité intégrée mobilisée à partir du centre, permettent en effet de générer une très grande force avec un minimum d’effort.

3Les mouvements lents du taijiquan – la partie la plus connue et souvent la seule enseignée – ne représentent en fait que le premier stade de l’apprentissage. Dans un deuxième temps, les mouvements peuvent être effectués rapidement. Le stade ultime consiste à exécuter des mouvements rapides et puissants. Au fil des années, il m’est arrivé de plus en plus souvent d’effectuer des mouvements très rapides et très énergiques en conservant des sensations de lenteur, de calme intérieur et de maîtrise de la pensée. Mystérieusement, les caractéristiques du premier stade sont ainsi retrouvées à un autre niveau. Les recherches contemporaines utilisant les apports des neurosciences dans l’étude des états de transe ont rendu plus compréhensibles mes expériences de temps dilaté éprouvées dans la pratique des arts internes.

4Dans mes tentatives d’explicitation, il me manquait encore des clés importantes : que représente cette fameuse « imagination créatrice » à l’origine de tout mouvement dans les arts internes ? Quel est effectivement son rôle au sein des processus de mobilisation de l’énergie et de transformation intérieure ? Comment relier les mouvements du corps et ceux de la pensée ? Comment s’effectue l’accordance du pratiquant avec son environnement ? Concernant ces questions cruciales, les lectures et relectures des travaux de Gilbert Durand m’ont ouvert des voies fécondes et bien balisées.

5J’aborderai ces questions par une brève présentation du taijiquan et des arts internes. Je poursuivrai en soulignant la correspondance des schèmes posturaux de Gilbert Durand avec la « grammaire de base » du taijiquan élaborée par Men Hui Feng. J’attirerai ensuite l’attention sur la ressemblance entre la notion de trajet anthropologique et celle de corps taoïste. La convocation des alchimies chinoise et occidentale mettra en évidence le rôle de l’imagination active et la force opératoire des images intériorisées. Un petit détour par les sciences cognitives fera ressortir la nécessité d’incarner et de contextualiser nos connaissances et confirmera la valeur de la métaphore dans la création de notre réalité. Je conclurai en montrant comment ces démarches s’inscrivent dans l’approche compréhensive prônée par Michel Maffesoli.

Le taijiquan et les arts internes

Le taijiquan appartient au courant interne des arts martiaux chinois. Sa caractéristique principale est de rassembler une multitude d’aspects différents – qi gong, art martial, technique de relaxation, méthode de santé, méditation en mouvement, art de vie – dans une même pratique sans en faire un amalgame. D’autres disciplines abordent ou approfondissent toutes ces facettes, mais rarement, pour ne pas dire jamais, en même temps. Cette extraordinaire capacité d’intégration constitue l’un des traits majeurs du taoïsme.

Les arts internes, se réclamant du taoïsme, privilégient l’énergie plutôt que la force musculaire. Ils éduquent à un autre mode de perception pour se mettre à l’écoute de l’intention de l’autre. Ils sont fondés sur un travail intérieur s’inspirant de l’ancienne alchimie taoïste. Le travail sur le souffle/qi gong représente la première étape de cette alchimie intérieure. L’étape suivante permet, par l’intériorisation d’images précises, d’amplifier les sensations, de mobiliser des ressources profondes, de mieux habiter son corps et de développer des qualités de présence. L’étape ultime, en explorant le lâcher-prise et le non-agir, vise à s’accorder aux autres (empathie) et à suivre la propension des choses. La première étape reconnecte le pratiquant à son élan vital, la deuxième met en phase sa nature véritable avec les rythmes naturels tandis que la troisième, au travers d’un agir créatif et efficient, lui permet d’atteindre l’harmonie profonde. Les trois arts internes les plus connus se réfèrent aux trois piliers de la pensée traditionnelle chinoise : le taijiquan/boxe du faîte suprême est fondé sur la symbolique yin/yang, le xingyiquan/boxe du corps et de l’esprit se base sur la théorie des cinq éléments et le baguazhang/paume des huit trigrammes illustre le Livre de mutations. La coïncidence des opposés, l’approche systémique, l’interdépendance et la vision dynamique caractérisant ces arts représentent également des références dans l’approche durandienne.

Schèmes posturaux et « grammaire de base » du taijiquan

Nourri par les recherches sur la psychophysiologie de l’École de Leningrad (Betcherev, Oufland, Oukhtomsky), Gilbert Durand pose comme hypothèse de travail l’existence « d’une étroite concomitance entre les gestes du corps, les centres nerveux et les représentations symboliques ». L’anthropologue de Grenoble, après avoir constaté la collaboration du corps entier à la constitution de l’image, dégage trois dominantes (matrices sensori-motrices) : posturale, digestive et rythmique. Pour lui, ces dominantes représentent les gestes/réflexes primordiaux de l’espèce humaine : se redresser pour distinguer (verticalisation), avaler pour relier (nutrition), rythmer pour confondre (sexualité). La dominante rythmique synthétise les deux premières. Dans cette archétypologie, images et actions s’associent pour former des images motrices. On peut donc dire que ces schèmes posturaux constituent la structure dynamique, la trame fonctionnelle de l’imagination.

Les deux régimes principaux de l’imaginaire établis par Gilbert Durand sont fondés sur la dichotomie jour/nuit, lumière/ténèbres, ciel/terre, masculin/féminin, haut/bas. Dans les arts internes, le travail se fonde sur la circulation de l’énergie entre le périnée et le sinciput. De vastes répertoires d’enchaînements de mouvements codifiés appelés « formes » représentent à la fois la richesse et la faiblesse du taijiquan. L’essentiel est trop souvent noyé dans un jeu combinatoire sans fin. Men Hui Feng, lorsqu’il dirigeait le département des arts martiaux à l’Université d’Éducation Physique de Pékin dans les années 1990, fut l’un des principaux contributeurs pour la codification du taijiquan en Chine. À son cercle d’élèves proches dont je faisais partie, il transmettait la « substantifique moelle » des cinq styles principaux de taijiquan au travers d’une sorte de « grammaire de base » et de « vocabulaire de base ». Men Hui Feng a élaboré ces outils pédagogiques en s’inspirant du xingyiquan, art sobre et structuré. En combinant les trois dynamiques extérieures (jambes/tronc/bras) avec les trois dynamiques intérieures (respiration/imagination/énergie), l’être humain entier est mobilisé. Les mouvements d’ouverture et de fermeture de toutes les formes – approfondis et travaillés en boucle dans la « grammaire de base » – consistent à monter et à descendre les mains. Lors de la montée des mains, les pieds s’enfoncent dans la terre, la colonne vertébrale s’étire dans un mouvement d’auto-grandissement, les bras et les jambes se tendent sans raideur, le souffle monte, le regard s’ouvre pour étendre et projeter l’énergie vers l’extérieur. Lors de la descente des mains, les bras et les jambes se fléchissent dans des amplitudes naturelles et le tronc se comprime afin d’absorber, d’assimiler, de digérer les énergies provenant de l’extérieur. Le champ visuel se rétrécit, le regard se tourne vers l’intérieur, la salive est avalée. Un mouvement cyclique du bassin – alternance de positions en antéversion et en rétroversion – relie les phases de montée et de descente afin que l’énergie circule en boucle : du coccyx au sommet de la tête et du sommet de la tête au coccyx. L’expiration se synchronise avec le mouvement de montée/expansion/extériorisation tandis que l’inspiration accompagne le mouvement de descente/compression/intériorisation. Différentes images soutiennent le mouvement : « tête suspendue à un fil », « ballon qui se gonfle et se dégonfle », « liquide qui monte et qui descend dans un tuyau », « vague traversant le corps », etc. Chez le débutant, les mouvements du corps amplifient la respiration et mobilisent l’imagination. Le pratiquant avancé utilise l’imagination créatrice pour mettre en route le souffle qui mobilise le corps physique. Les mouvements d’auto-grandissement (redressement) et d’assimilation (avalement) sont reliés par des mouvements cycliques du bassin.

1Les trois schèmes posturaux mis en évidence par Gilbert Durand sont bien présents dans la « grammaire de base » du taijiquan élaborée par Men Hui Feng. Les deux maîtres ne se sont pas trompés, il s’agit effectivement de mouvements primordiaux. Quant aux régimes diurne et nocturne de l’image, le rapprochement avec le yin (mouvement d’assombrissement) et le yang (mouvement d’éclairement) semble évident. La terre, le féminin, l’intériorité, la réceptivité sont associés au yin tandis que le ciel, le masculin, l’extériorité, l’activité correspondent au yang. Notons en outre que l’union du yin et du yang constitue le taiji (logique du tiers inclus/contradictorielle chère à Gilbert Durand).

Trajet anthropologique et corps taoïste

Gilbert Durand a constaté que dans toute pensée traditionnelle « la figure de l’homme n’y est jamais coupée de l’univers ». Il souligne ce tournant épistémique qui amène toutes les sciences humaines de pointe à revenir plus ou moins ouvertement aux vieux principes de l’hermétisme. Dans le chapitre intitulé « Hermetica ratio et science de l’homme », il soutient la thèse que la crise des sciences humaines est la conséquence de « l’abandon passager en anthropologie du vieux principe de l’hermétisme, le principe de similitude ». Il définit le trajet anthropologique comme « l’incessant échange qui existe au niveau de l’imaginaire entre les pulsions subjectives et assimilatrices et les intimations objectives émanant du milieu cosmique et social ». Postulant la réversibilité dans une genèse réciproque, ce trajet peut être parcouru dans les deux sens : de l’individu vers le milieu et du milieu vers l’individu.

Les pratiques taoïstes en général et les arts internes en particulier incarnent le trajet anthropologique défini par Gilbert Durand. La fonction du « corps taoïste » vise à mettre le corps humain en résonance avec le corps social et avec le corps cosmique afin d’assurer des échanges permanents. Dans ces échanges, l’imagination active joue évidemment un rôle déterminant. Comme l’hermétisme occidental, la tradition chinoise a beaucoup développé les analogies entre le macrocosme (univers) et le microcosme (corps humain). L’adepte des arts internes s’appuie sur des images qu’il intériorise afin de ressentir, d’affiner, d’amplifier des dynamiques intérieures. Ces images vivantes s’inspirent du mouvement des astres, des éléments (métal/eau/bois/feu/terre), des animaux, du monde végétal, de la vie quotidienne. Les motifs sont souvent entremêlés.

Après avoir montré la possibilité d’expérimenter les trois étapes de l’alchimie intérieure dans la pratique du taijiquan, Catherine Despeux décrit ainsi l’étape ultime : « Lorsqu’à l’intérieur aucune pensée ne s’élève et qu’à l’extérieur rien ne fait plus obstruction, l’énergie d’un individu n’a plus de limites, elle est une avec les forces de l’univers dont elle suit les lois : c’est l’accomplissement du Taiji. Dans ce cas, le pratiquant n’exécute plus lui-même les mouvements, il laisse le Dao agir à travers lui. »

Force opératoire des images intériorisées

Henri Corbin, qui s’est particulièrement intéressé à la fonction médiatrice et créatrice de l’imagination active reliant le monde sensible et le monde intelligible, nous avertit de ne pas confondre l’imaginatio vera avec la fantaisie, jeu de la pensée sans fondements, « pierre angulaire des fous ». Pour Henri Corbin, il existe un monde intermédiaire entre le monde intelligible et le monde sensible qu’il appelle monde imaginal. L’imagination créatrice, fruit d’une coïncidentia oppositorum, permet la construction du monde intérieur et constitue la base de toute action créatrice. L’islamologue nous montre que, dans le soufisme, le cœur est l’organe subtil par lequel l’intention devient agissante. La vision imaginative est en fait vision du cœur. La sinologue Catherine Despeux, qui a bien mis en évidence l’importance de la pensée créatrice dans la pratique du taijiquan, nous précise que, pour les maîtres, « mouvoir les mains avec la pensée créatrice » est synonyme de « mouvoir les mains avec le cœur ».

Pour Carl Gustav Jung, l’imagination active constitue le véritable secret du Grand Œuvre : « Le concept d’imaginatio est l’une des clés les plus importantes, sinon la plus importante, de la compréhension de l’opus . » Pour le père de la psychologie des profondeurs, l’union spirituelle ne constitue que la première étape du processus alchimique. Le deuxième degré est atteint lorsque l’âme, l’esprit et le corps sont unifiés. « Mais on ne peut s’attendre à un accomplissement du mysterium conjunctionis qu’au moment où l’unité esprit-âme-corps s’est combinée avec l’unus mundus de l’origine . »

Dans le baguazhang, la formule suivante nous livre les trois points capitaux : « Marcher comme sur de la boue, les mains vrillant comme des cordes et tourner comme une meule . » Jérôme Ravenet considère que le génie du fondateur est d’avoir adapté des techniques d’alchimie interne au domaine du combat . Dans le taijiquan, comme dans l’alchimie intérieure chinoise, l’imagination créatrice servant de lien entre le corps et l’esprit est qualifiée d’« entremetteuse ». Di Guoyong indique que l’objectif du xingyiquan n’est pas d’imiter les mouvements des éléments ou des animaux, mais de combiner « la forme et la structure des images dont nous disposons dans le monde avec la puissance disponible dans le corps humain et l’esprit ». Depuis longtemps, j’applique les conseils de l’auteur d’enrichir la pratique et la théorie par des apports scientifiques et de compléter les images traditionnelles par des images en phase avec notre époque et notre culture. Certes, la Chine ancienne nous a légué un vaste répertoire d’images pour mieux habiter son corps et s’harmoniser avec l’univers. Cependant, l’anthropologue Maurice Gruau, tout en constatant l’importance de l’imaginaire dans les pratiques rituelles et dans les expériences mystiques, a aussi reconnu l’usure subie par les images. Il nous invite à en inventer d’autres. Gilbert Durand a bien illustré au travers de « la notion de bassin sémantique », les principes d’évolution des constellations imaginaires. Au-delà du choix des images, les alchimies extrême-orientale et occidentale, ainsi que les pratiques qui s’en revendiquent, nous invitent à expérimenter la force opératoire des images intériorisées.

« Tout est une question d’intention » : telle est l’idée maîtresse du traité attribué à Zhang San Feng, fondateur mythique du taijiquan. Le pratiquant qui a suffisamment exercé son corps découvre qu’une légère modification de l’intention modifie la distribution des forces, la répartition des points d’appui, la localisation du centre. Le choix des images émulatrices transforme l’équilibre dynamique global. Cette prise de conscience fournit les outils d’une véritable transformation intérieure.

Petit détour par les sciences cognitives

Très jeune, j’ai utilisé, dans ma pratique sportive, des techniques d’entraînement mental dans lesquelles la visualisation permettait d’affiner la perception du geste le plus approprié au contexte. Ensuite, la prédominance du paradigme bio-informationnel a produit des savoirs morcelés sur l’expertise sportive et a coupé les athlètes de leur perception et de leur environnement. Aujourd’hui, des chercheurs comme Philippe Fleurance remettent en question les visions computationnalistes et représentationnalistes. Ils optent pour des approches dynamiques, incarnées, situées, énactives. La prise en compte des composantes pragmatique (subjectivité de l’opérateur) et environnementale débouche sur une analyse de l’action sportive construite en situation et constamment redéfinie. Pour Philippe Fleurance « Le sportif “bricole” comme il peut avec les routines qu’il possède, des comportements économiques et efficaces pour produire l’action appropriée à la situation dynamique. […] L’activité cognitive, en tant qu’elle est incarnée, est comprise comme un processus incessant d’émergence de formes, nourri des changements qui se produisent en permanence dans le corps, le système nerveux et dans l’environnement. […] Le véritable système cognitif est alors un système unifié prenant ensemble “corps-esprit-monde”. » Ce modèle conceptuel s’adossant sur les idées d’interaction, de changement continu, d’ordre et de désordre, d’émergence m’apparaît comme une reconfirmation/reformulation des visions taoïste et durandienne tout comme d’ailleurs les travaux de Lakoff et Johnson. Pour les auteurs de Philosophy in the flesh , notre langage tout entier est traversé par la métaphore qui est un outil non seulement de description, mais aussi de création de la réalité. L’expérientialisme auquel ils nous invitent nous fait étrangement penser à La connaissance ordinaire  prônée par Michel Maffesoli.

Pour une approche compréhensive

En reprenant ce livre de Michel Maffesoli dans lequel il nous guide sur les sentiers et les modalités de la connaissance, mon regard s’arrête sur nombre de mots et d’expressions que j’ai soulignés, entourés et réécrits de ma propre main comme pour les assimiler davantage. J’ai presque envie de rassembler ces paroles sur une feuille et de l’avaler comme pour les faire miennes (image propre à diverses traditions, caractéristique du régime nocturne). Je vous en livre quelques-unes : connaissance empirique, incertitude, saisie globale, participation, tension antagoniste, efficacité de la forme, de l’analogie et de la métaphore, aspect pluriel de l’existence, contradiction constitutive, vitalisme, ne pas craindre l’éclectisme, connaissance par expérience, trois mots programmatiques pour une approche compréhensive (sens commun, présent, empathie), la subjectivité : plus une tare, mais un tremplin. Il n’y a pas de doute, Michel Maffesoli a bien assimilé la pensée de son Maître. Ma recherche fondée sur l’expérientialisme ambitionne cette connaissance ordinaire. Que pense l’intellectuel organique que je tente d’être des similitudes mises en évidence dans les approches anthropologiques de Gilbert Durand, taoïste de Men Hui Feng et cognitiviste de Philippe Fleurance ? Là aussi, je laisserai le dernier mot à l’anthropologue de Grenoble qui, en présence de telles récurrences, évoquait des motifs et modes de fonctionnement archétypiques.


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