張三丰
Zhang Sanfeng fut l’un des maîtres taoïstes les plus célèbres de l’histoire chinoise. La période pendant laquelle il vécu est incertaine, peut-être entre 1247 et 1458. Lorsqu’il était jeune, il était gouverneur de Zhongshan Boling (中山博陵). Plus tard, il démissionnera de son poste officiel pour devenir prêtre taoïste. Il a voyagé dans de nombreux endroits et a pratiqué dans la montagne Wudang (武 当) pendant de nombreuses années. Il a laissé de nombreuses œuvres derrière lui et de nombreux événements sont attribués à son nom.
Légendes
Il existe de nombreuses légendes sur Zhang Sanfeng. L’une d’elles raconte qu’il créa le taiji quan après avoir observé une grue et un serpent se battant dans la montagne Wudang. Malheureusement, en dehors des annales des écoles d’arts martiaux, il n’existe aucune documentation le reliant à une activité martiale. La première trace écrite concernant Zhang et le taiji quan provient du livre de Li Yiyu en 1867. Cela signifie qu’à l’époque de et de Wu Yuxiang, cette idée existait déjà et n’était pas inventée par les étudiants de la lignée Yang à la fin du XIXe siècle ou le début du XXe siècle, comme l’a suggéré Gu Liuxin. Tang Hao pensait que Wu Yuxiang avait peut-être inventé l’histoire de la création du taiji quan par Zhang. Nous savons que Wu a appris le taiji quan avec Yang Luchan et Chen Qingping à Zhaobao, et traditionnellement le groupe Zhaobao respectait Zhang Sanfeng comme créateur du taiji quan.
Il est presque impossible que Wu n’ait pas mentionné ce fait si Yang et Chen lui ont donné des récits différents sur la fondation du Taijiquan. Il est donc tout à fait raisonnable que Wu ait eu cette idée soit de Yang Luchan, soit de Chen Qingping, ou des deux. Également d’après la tradition, il est presque impossible que Wu ait inventé cette idée puisque Yang Luchan et Chen Qingping étaient encore en vie, et que les principaux groupes de pratiquants se trouvaient à Zhaobao et dans le village de Chen, et que la famille de Wu entretenait une relation très profonde avec Chen. village depuis plusieurs générations.
Neijia quan
Il existe une ancienne version de l’histoire des arts martiaux internes du neijia quan (内家拳) de la dynastie Ming (1368-1644) qui dit que sous la dynastie Song (960 1279), Zhang Sanfeng (张三峰) a créé le neijia quan et l’a transmis dans le sud de la Chine. Il existait une lignée qui se serait maintenue sur plusieurs générations et qui comprenait des maîtres célèbres du neijia quan, tels que Zhang Songxi (张松溪) et Wang Zhengnan (王征南). Cette lignée semble alors avoir été rompue.
Il existe également une version qui dit que les arts martiaux de Zhang Sanfeng se séparèrent en deux branches : la branche sud étant le neijia quan et la branche nord le taiji quan. Certains érudits et praticiens pensent que l’histoire du taiji quan qui honore Zhang Sanfeng en tant que fondateur relève de l’histoire du neijia quan.
Une question demeure dans cette histoire est qu’il y aurait eu un Zhang Sanfeng qui aurait vécu pendant la dynastie Song. Le troisième caractère (峰) du nom de Zhang Sanfeng est différent de celui qui aurait été utilisé sous les dynasties Yuan ou Ming l’époque où le Zhang Sanfeng (丰) de la tradition du taiji quan est censé avoir vécu. Certains érudits pensent que ces deux personnes formaient un seul homme et que ce fait a été confondu dans les archives historiques. Ce problème n’a pas été résolu.
Wudang
La version traditionnelle la plus populaire dit que Zhang Sanfeng fut le fondateur des arts martiaux de style Wudang (武当内家拳法 Wǔdāng nèi jiā quánfǎ) et qu’après des centaines d’années, l’école Wudang c’est divisé en deux branches, sud et nord. Les lignées de ces branches sont :
Depuis la branche sud ou neijia quan
- De Wang Zong (王宗), à Chen Zhoutong (陈州同), à Zhang Songxi (张松溪 vers 1550), à Ye Jimei (叶继美), à Shan Sinan (山思南), à Wang Zhengnan (王征南 1617-1669), à Huang Baijia (黄百家 1643-1709), puis à Gan Fengchi (甘凤池).
De la branche nord ou taiji quan
- De Wang Zongyue, à Jiang Fa (蒋发 vers 1640), à Chen Wangting (陈王廷 la 9e génération de la famille Chen), aux générations suivantes du village de Chen.
ou - De Wang Zongyue, à Jiang Fa (vers 1790), à Chen Changxing (1771- 1853), à puis à Yang.
Aujourd’hui, le plus grand nombre pense qu’il n’est pas vrai que Jiang Fa ait enseigné directement à Chen Changxing. Il s’agit très probablement d’une erreur commise par certains étudiants de Yang Luchan ou par ses étudiants de la génération suivante. Li Yiyu (李亦畬; 1832–1892), dans sa Brève préface au Taijiquan de 1867, a écrit que le taiji quan a été transmis au village de Chen, après plusieurs générations, puis à Yang Luchan.
Parce qu’ils suivaient tous les principes taoïstes, en 1890 à Pékin, certains maîtres de taiji quan, bagua zhang et xingyi quan décidèrent d’unir ces trois écoles en une seule entité qu’ils nommèrent Famille des arts martiaux internes (内家拳 nèi jiā quán) ou style Wudang. Ce nouveau neijia quan est devenu un nom commun. Même s’ils voulaient signifier qu’ils avaient hérité de leurs compétences de Zhang Sanfeng, le système est différent de l’ancien neijia quan.
Aujourd’hui, la plupart des praticiens se rendent compte que les histoires de nombreuses lignées, notamment en ce qui concerne leurs premiers jours de fondation, ne sont pas des récits factuels fiables. La tradition chinoise invite à respecter une personne ou un héros célèbre. Les pratiquant respectent ces héros comme des modèles de pensée et de comportement, et ils font de leur mieux pour capturer leur esprit lors de l’entraînement.