Le jardin de l’humble administrateur

拙政园 Zhuōzhèng yuán 

La ville de Suzhou compte aujourd’hui 69 jardins qui s’échelonnent du 11e au 19e siècle, parmi lesquels 9 sont classés au Patrimoine universel de l’Unesco comme des emblèmes uniques et parfaits du jardin chinois classique. Celui-ci se définit par le souci d’une minutieuse reproduction de la nature en miniature et par un agencement caractéristique entre des bassins d’eaux, des formations de spectaculaires pierres de la région, des arbres et des plantes.

Chaque recoin est conçu comme un tableau en soi, toujours en respectant les quatre points cardinaux, nord (hiver), sud (été), est (printemps), ouest (automne) qui offrent des visions et des perspectives différents de la nature. La nature qui dans l’esprit chinois demeure une interrogation métaphysique : rien ne peut l’égaler et encore moins la surpasser. L’artiste peut au mieux, tenter de la reproduire au plus près, et la reproduisant la contrôler. Ainsi chaque angle d’un jardin chinois, tout comme chaque angle d’un bonsai de feuilles ou de pierres, constitue un tableau, une peinture faite d’éléments naturels. On ne peut se rendre à Suzhou sans voir les jardins qui en sont l’emblème, avec leur vibrante perfection qui invite à la méditation.

S’y trouve également les maisons des anciens propriétaires, les cinq plus prisés sont :

  • le Jardin de l’Humble administrateur, le plus vaste (1509),
  • le jardin du Maître des Filets (1180),
  • le plus petit mais enchanteur et où l’on peut assister à des représentations de danse, musique, théâtre et opéra traditionnelles,
  • le Jardin du Bosquet du Lion (1343) avec ses pierres en forme de tête de lion,
  • le Jardin de Persistance (1593) qui regroupe le plus d’étonnantes constructions de pierre,
  • le joliment nommé Jardin Attardez-vous (fin 19e) qui a la particularité de contenir une pagode mais aussi d’ouvrir sur les jardins privés du sublime hôtel Pan Pacific.

Le jardin de l’humble administrateur contient de nombreux pavillons et ponts situés dans un labyrinthe de piscines et d’îles connectées. Il se compose de trois parties principales disposées autour d’un grand lac :

  • la partie centrale : Zhuozheng Yuan,
  • la partie orientale, autrefois appelée Guitianyuanju : l’habitation lors du retour à la campagne,
  • une partie ouest : le jardin supplémentaire. 

Au total, le jardin contient 48 bâtiments différents avec 101 tablettes, 40 stèles, 21 vieux arbres précieux et plus de 700 盆景 pénjǐng. Selon Lou Qingxi, comparé à l’aménagement de la période Zhenghe sous la dynastie Ming, le jardin « a maintenant plus de bâtiments et d’îlots », et bien qu’il manque d’un sentiment « élégant », il est « toujours un chef-d’œuvre de travail méticuleux ». 

Xue Zhijian, le conservateur du jardin et du musée du jardin de Suzhou, a expliqué la conception exquise et la valeur esthétique du jardin de l’humble administrateur. « Ce style de jardin à l’ancienne de Suzhou comporte de nombreuses couches », explique Xue. « Il y a quatre composantes particulières : la pierre, le végétal, l’architecture et l’eau. » Et ceux-ci sont tissés ensemble dans des combinaisons infinies. Dans un coin du jardin de l’humble administrateur, des rochers traversent le mur, donnant aux spectateurs l’impression d’explorer une montagne, malgré le fait qu’ils se trouvent au milieu de la ville. Les plantes ici représentent différentes saisons, les pivoines pour le printemps, les lotus pour l’été, l’osmanthus en hiver et les fleurs de prunier en hiver. 

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