L’heure du thé à Taïwan

A Taiwan, le vrai travail de production de thé est fait par les femmes. Les cueilleuses de thé sont élégamment vêtues de façon colorée avec des chapeaux à larges bords pour les protéger du soleil. Le début du printemps est le moment de la récolte à Taiwan, où le meilleur thé oolong du monde est cultivé.

Les premières traces du thé à Taïwan

Les premières mentions de la présence du thé à Taïwan remontent à 1645, quand la Compagnie néerlandaise des Indes orientales y découvre des théiers sauvages. Mais c’est à partir de la conquête de l’île par la dynastie chinoise Qing en 1683, et la vague de migration qui s’ensuit que la production de thé se développe peu à peu. Les populations chinoises venues du Fujian – la province de Chine en face de Taïwan – y développent des cultures du thé familiales. Ces nouveaux arrivants apportent avec eux leur savoir-faire et le goût de l’innovation permanente de la Chine du sud. Ces premiers cultivateurs importent notamment les techniques de fabrication du thé oolong, qui avaient déjà auparavant révolutionné la production du thé en Chine. Une des nouveautés est alors de mettre en valeur les cueillettes de pleine feuille, par opposition aux cueillettes précieuses de jeunes bourgeons, plus traditionnelles. A Taïwan les régions de Taipei et de Nantou deviennent rapidement l’épicentre de la production.

La grande avancée du 19ème et de l’ère japonaise

Au début du 19e siècle, une nouvelle industrie du thé fait ses débuts sur l’île, après qu’un Écossais du nom de John Dodd voit le potentiel commercial du thé taiwanais. Il fournit des prêts à des paysans du nord de l’île afin d’y accroître la production de thé. La « Dodd and Company » se lance alors, et dès 1869, exporte du thé taiwanais vers l’Angleterre et New York. Le « Formosan Oolong Tea » devient rapidement un véritable succès, accroissant le prestige de cette origine et encourageant d’autres exportateurs à investir dans la production taïwanaise. L’exportation de thé passe alors de 50 tonnes en 1865 à près de 6 000 tonnes en 1885, soit une multiplication par 120 en seulement 20 ans. À la fin du siècle, le thé devient la marchandise la plus exportée de Taïwan.

En 1895, sous l’influence des Japonais qui prennent le contrôle de l’île, les plantations familiales sont modernisées, et les ateliers de fabrication mécanisés. Taïwan continue à exporter du oolong, alors que les pouvoirs publics cherchent à diversifier la production et notamment le thé noir pour les débouchés qu’il représente en Russie ou dans l’Empire Ottoman. En 1926 est créé l’Institut de recherche sur le thé de Taïwan. Cette date marque le début d’un renouvèlement profond de l’industrie locale du thé. Les procédés agricoles bénéficient avec cet institut de recherche des dernières techniques offertes par la science moderne. De grands programmes de développement de nouveaux cultivars sont lancés donnant naissance à des variétés aujourd’hui mythiques comme le Jin Xuan ou le Hong Yu. L’offre de thé taiwanaise s’en voit pleinement transformée et en constant renouvellement.

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