Minjung Kim

De son apprentissage de la calligraphie avec un maître coréen, Minjung Kim a conservé les bases de son approche artistique. L’emprunt de matériaux traditionnels enracine son travail dans la simplicité d’un univers originel. Le papier hanji est issu de la chair du mûrier, et la combustion de cet arbre permet de récolter la suie qui constitue l’encre. Les transformations se réalisent par le recours aux éléments du feu, de l’eau, de l’air. Les outils du calligraphe épousent ainsi le symbolisme du cycle de vie. L’aspect organique des éléments suggère la transformation du vivant. Et l’artiste s’efforce aussi, de par sa disposition intérieure, de s’harmoniser avec la nature.

Créer implique de consumer son identité, de s’oublier en se mettant au diapason de son souffle, pour que surgisse un mouvement spontané. Dans la présence à l’instant, le geste se réalise en relation avec la matière. Un dialogue s’instaure, sans que l’on sache d’où provient l’intention.

Cette attitude se décline au fil des approches nouvelles. Les œuvres construites comme des assemblages de papier, découpés, superposés, s’organisent en compositions abstraites d’une délicate complexité. En résultent des formes vibrantes, oscillant selon les degrés d’épaisseur, de combustion du papier et de dilution des lavis d’encre. L’utilisation de papier coloré apporte une musicalité proche d’un Paul Klee, ou d’un Wassily Kandinsky.

Ordine, 2010, encre sur papier mûrier Hanji, Minjung Kim
Ordine, 2010, encre sur papier mûrier Hanji, Minjung Kim

Au gré des formes qu’empruntent les expérimentations esthétiques, Minjung Kim crée les conditions qui permettront à son intervention de se faire minimale, devenant le reflet d’un dessein plus large, révélant le silence de la nature.


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