L’approche corporelle

Portrait de Jean Klein

Un timbre contient tous les autres timbres. Un accord contient tous les autres accords. Il faut que nous ayons une écoute bipolaire, une écoute interne, qui s’accorde à l’intérieur et à l’extérieur. Nous devons écouter ce qui se passe à l’intérieur du corps, et ce qui vient du soit- disant extérieur. A strictement parler, il n’y a ni extérieur ni intérieur.
Selon Jean Klein, la notion de relation, chère à l’Occident, présuppose l’existence d’une séparation entre les objets et les personnes. Il déclare, de son point de vue, que cette séparation ainsi que toute idée de relation est une « fiction du mental » alors que la réalité serait une « totalité unifiée » ou « indifférenciée ».

Le renforcement interne dans le taijiquan malais

Poussée des mains avec maître Lee Bei Lai

Nigel Sutton témoigne de la Voie de maître Lee Bei Lai. La volonté de maître Lee de mettre son art à l’épreuve était légendaire. Des étudiants et des pairs racontent qu’il a accepté des défis dans des cafés bondés, devant sa porte d’entrée et dans la salle d’entraînement de ses rivaux. Il a travaillé comme guide touristique pendant une grande partie de sa vie, et partout où il allait, il recherchait également d’autres artistes martiaux pour mettre son art à l’épreuve. Une telle attitude fait également partie intégrante du processus de développement dans l’apprentissage et le raffinement de la « force interne ».

Orphée initié

Orphée et Eurydice opéra-danse de Pina Bausch, au Teatro Real

Cheminant trois fois vers un semblable aval, ce livre longe le fleuve musical qui descend des bruits du Monde vers le sens des langues et les performances des sciences ; une voie chantante comparable traverse les mouvements des foules ou les émotions du corps pour s’épanouir en paroles. Ainsi coule un flot sonore entre les puissances ou la force des choses et les appels échangés en signes codés ; ainsi chute, en cascade, la descente de l’énergie vers l’information, l’intervalle géant qui sépare le dur et le doux.

La méditation somatique

Les fresques du Bouddha de la dynastie Song du Nord dans le stupa et le palais souterrain de Jingzhongyuan, Dingzhou, Hebei

La pratique de la méditation somatique, telle qu’on la trouve dans les traditions les plus ésotériques d’Asie et en particulier dans le bouddhisme tibétain et est-asiatique et dans le taoïsme spirituel, fournit les moyens et les méthodes nécessaires pour faire ce voyage vers l’incarnation spirituelle. Ce riche héritage comprend à la fois un vaste éventail de pratiques et d’instructions orales qui les accompagnent, ainsi qu’une compréhension très fine du processus d’incarnation. Dans notre lignée de pratique, nous puisons largement dans ce riche héritage de sagesse somatique.

Le Maître de Nô

Le shite sur la scène du nô

Le théâtre de nô, art traditionnel et sacré propre au Japon, demeure une énigme pour les Occidentaux malgré quelques traductions et représentations dont le mystère ne cesse de fasciner. Armen Godel nous fait vivre dans cet ouvrage sa rencontre avec un maître de nô qui le prend pour disciple. À sa suite, nous entrons dans les arcanes d’un art fabuleux où le légendaire se mêle à la magie, où le masque porte le sens de la destinée, où le verbe se confond avec le silence.

Yoga

Yogini en méditation

Le mot yoga vient de la racine sanskrite yuj qui signifie lier, unir, attacher, atteler sous le joug, ou diriger et concentrer son attention, ou encore utiliser et mettre en pratique. Elle signifie aussi union ou communion. C’est l’union même de notre volonté avec la volonté de Dieu.

Habiter notre corps

Pratique de l'épée à Druk Amitabha

Nous sommes sans cesse en train d’aller vers les choses ou de nous en tenir à
distance. Ce n’est pas seulement un déplacement, mais une fluctuation constante dans ce
que nous considérons comme nous-même. C’est l’image du corps qui est un processus
d’investissement, en perpétuel devenir.

Les cadres du taijiquan

Forge d'une lame pour tailler les sabots des vaches dans l’atelier de Taniguchi Toshiatsu à Shōbara, préfecture d’Hiroshima

Chaque posture du taijiquan traditionnel, qu’elle soit basse, moyenne ou haute, a sa propre force et son but.

Le livre de l’écoute

Illumination du Buddha, IIe-IIIe siècle EC, art du Gandhâra, Kushâna en Inde du Nord.

L’approche corporelle : Jean Klein Notre corps est un bel instrument de musique, comme un Stradivarius, mais il doit être accordé. Nous sommes l’accordeur. Afin d’accorder cet instrument qui est si sensible, si secret, il faut une métamorphose totale de soi- même, et ceci ne peut se faire que lorsque nous faisons un avec notre … Lire la suite

Human-Reification

La réification des corps dans l'ergonomie de Neufert mise en photographie par Paul Gisbrecht

Paul Gisbrecht présente une série d’images qui critiquent les Architects′ Data d’Ernst Neufert, qui présentent un corps uniforme, régulier et, surtout, mesurable, affichant une approximation qui rejette tout ce qui est en dehors des normes établies.

Taoïsme et connaissance de soi

Représentation de la vision intérieure du corps

Catherine Despeux étudie l’évolution historique des représentations du corps et de ses constituants psychiques qui plongent leurs racines dans les grands textes classiques du Canon taoïste.

L’image taoïste du corps

Carte de la culture de la perfection, exemplaire du Temple des Nuages Blancs

Agrégat de souffles, le corps apparaît chez les taoïstes comme à l’image de l’univers, ce dernier étant lui-même à l’image du corps du géant mythique Pan Gu. Il faut donc imaginer l’univers dans chaque être, pour comprendre la vision taoïste de l’unité cosmique. Les taoïstes ne croient pas en une autre vie, éternelle, mais en l’éternité d’une même vie.