Le muguet

Le muguet, huile sur isorel, 1975, Marc Chagall (1887 - 1985)

Marc Chagall 1887 – 1985

J’ouvrais seulement la fenêtre de ma chambre et l’air bleu, l’amour et les fleurs y pénétraient.

Marc Chagall

L’air bleu est celui des vapeurs de ses rêves d’enfant en terre natale russe ; à son arrivée à Paris en 1911, c’est en ces termes que Chagall relate encore ses songes. Prédominant dans sa teinte presque violine et jusque dans des nuances affleurant le turquoise, le bleu est aussi celui de la mer et du ciel de la Côte d’Azur, à Saint-Jean Cap Ferrat puis à Vence où il installe définitivement son atelier en 1966.

Bruissants de clochettes blanches, les brins de muguet ramassés au centre de la composition sont une variation sur le thème du bouquet. Indissociable de l’art de Chagall, souvent associé à la figure du couple ou à celle de la mariée, le bouquet est identifié par André Breton comme « métaphore du plaisir ». Coïncidant avec l’arrivée du printemps et signifiant « retour du bonheur », le muguet s’accorde bel et bien avec cette symbolique. Dans Le Muguet, la place quasi-exclusive et foisonnante du bouquet de muguet fait écho aux œuvres du milieu des années 1920 où le bouquet est traité pour lui-même. Il s’en distingue cependant par sa retenue chromatique. De manière assez exceptionnelle, Chagall fait ici le choix d’une palette restreinte (le vert et le blanc) et nuancée qui contraste avec la franche exubérance habituelle. Il s’en distingue aussi par son ambivalence. Dans Le Muguet, le bouquet exalte le bonheur du couple qui le surplombe, à gauche de la composition. Dans les œuvres de cette époque cependant, ne sont pas rares les accents d’une nostalgie diffuse que Chagall semble avoir héritée de ses origines slaves. A cet instant, les empâtements blancs des fleurs de mai ont aussi la douceur de flocons.

Yuan Yunfu

Jardin de l'humble administrateur de Suzhou, laque, 1990, Yuan-Yunfu

袁运甫 Yuán Yùnfǔ, professeur d’art de l’Université Tsinghua, est depuis longtemps reconnu comme une figure de proue de la scène des arts décoratifs en Chine et est l’un des pères fondateurs de l’art public contemporain chinois. Ses peintures mettent en lumière le talent de Yuan pour faire correspondre les couleurs.

Félix Vallotton

Le Ballon, huile sur toile, 1899, Félix Vallotton

L’aspect lisse et policé des tableaux de Félix Vallotton, leur technique impeccable, leur style distancié, mettent au ralenti les tensions, violences et passions sous-jacentes.

Et nous sommes comme des fruits

Annonciation entre les saints Ansan et Marguerite , Simone Martini et Lippo Memmi

« Nous sommes suspendus bien haut parmi des branches étrangement entrelacées, et nous sommes livrés à bien des vents. Ce que nous possédons, c’est notre maturité, notre douceur, notre beauté. » – Rainer maria Rilke

Sesshū Tōyō

Les pêcheurs, Sesshu

Des traits intrigants de l’esthétique japonaise sont révélés à travers les pratiques artistiques de Sesshū Tōyō et de son œuvre la plus célèbre, le soi-disant Paysage d’encre éclaboussée de 1495 (Haboku Sansui, littéralement, Paysage d’encre cassée).

Voyages d’inspection dans le Sud de l’empereur Kangxi

Voyageons en 1689, avec l’immense cortège de l’Empereur Kangxi (règne 1661-1722), venu inspecter le Sud de la Chine, et la reconstruction d’une digue sur le Fleuve Jaune, après des inondations catastrophiques. Perchés sur des échafaudages, les ouvriers s’affairent en tous sens, tandis que les ingénieurs dirigent le chantier. Les villageois se prosternent sur le passage du Fils du Ciel.

Le peintre chinois Wang Hui (1632-1717) a supervisé la réalisation de cette commande officielle, passée en 1691. De nombreux peintres de renom ayant été assemblés pour travailler sous sa direction, lui-même exécutant de nombreuses parties ou un trait ici et là.

L’empereur de la dynastie Qing 玄晔 Xuányè, dont le nom de règne fut 康熙 Kāngxī, est né le 4 mai 1654 à Pékin dans la Cité interdite et mort le 20 décembre 1722. Il fut l’empereur qui eut le règne le plus long de l’histoire de la Chine, de 1661 à 1722, soit 61 ans.

Comment Wang-Fô fut sauvé

Écouter la pluie du printemps, encre et couleur sur papier, 2019, Li Xubai

Comment Wang-Fô fut sauvé est un conte de lMarguerite Yourcenar publié dans la Revue de Paris en 1936 et repris dans le recueil Nouvelles orientales deux ans plus tard. L’histoire, qui se déroule dans la Chine médiévale, suit un vieux peintre et son disciple confrontés à la colère de l’empereur. La nouvelle a été adaptée sous la forme d’un court métrage d’animation du même nom par René Laloux, sur des dessins de Caza, en 1987.

Balançoire

Balançoire, 2020, acrylique sur toile, Wang Gang

Un poème de Pierre Yang pour accompagner le tableau de son ami Wang Gang intitulé « Balançoire ».

Tang Wei Min

Route de la soie XVII, Tang Wei Min

« Yuping m’a été présentée par une de ses amies pour apprendre la peinture. Elle était calme et se consacrait toujours à la peinture. Je sentais que je la connaissais mais je ne savais pas d’où et ni de quand, jusqu’au jour où j’ai remarqué que ses mains ressemblaient tellement à celles du tableau Femme en costume chinois traditionnel, j’ai réalisé qu’elle était cette femme dans mon esprit. J’ai ressenti la force d’affinité de l’autre monde et je l’ai invitée à devenir mon modèle. » – Tang Wei Min

Michaye Boulter

L'ombre de l'hiver, huile sur toile, Michaye Boulter

Canalisant des souvenirs précieux et des affiliations durables, le travail de Boulter visualise une profonde synchronicité entre le monde naturel et la psyché humaine. Ces œuvres sont une invitation à l’expérience personnelle de Boulter de soi et du paysage, un écho de l’intérieur dans l’extérieur.

Peng Kang-Long

Les coups de pinceau caractéristiques DE Peng Kang-Long donnent une vie et une énergie extraordinaires aux arbres et aux fleurs qu’il peint, souvent densément remplis de roches et de montagnes sans vie. Peng libère une émotion dynamique à travers une coexistence du yin et du yang dans ses peintures.

Ivresse

Sur le Temple Yangtai, Lǐ Bái

« L’ivresse venue, nous coucherons sur la montagne nue
Avec le ciel pour couverture et la terre pour oreiller. »
– Li Po