Disegno

Le disegno représente à la fois le dessin et le dessein, le tracé du contour et l’intention. Lisons la définition proposée par Giorgio Vasari dans son Introduction aux trois arts du dessin dans la seconde édition des Vite :

Perché il disegno, padre delle tre arti nostre architettura, scultura e pittura, procedendo dall’intelletto cava di molte cose un giudizio universale simile a una forma overo idea di tutte le cose della natura, la quale è singolarissima nelle sue misure, di qui è che non solo nei corpi umani e degl’animali, ma nelle piante ancora e nelle fabriche e sculture e pitture, cognosce la proporzione che ha il tutto con le parti e che hanno le parti fra loro e col tutto insieme ; e perché da questa cognizione nasce un certo concetto e giudizio, che si forma nella mente quella tal cosa che poi espressa con le mani si chiama disegno, si può conchiudere che esso disegno altro non sia che una apparente espressione e dichiarazione del concetto che si ha nell’animo, e di quello che altri si è nella mente imaginato e fabricato nell’idea.

Roland Le Mollé qui cite ce passage dans son ouvrage, Giorgio Vasari, L’homme des Médicis, poursuit :

Ainsi le dessin est-il l’opération intellectuelle essentielle qui déduit les formes, autrement dit les idées, de la luxuriance de la nature et induit un espace humain à partir des rapports établis avec l’univers ; il est donc la matrice commune de tous les arts et l’élément unificateur, à la fois principe et fin de toute activité créatrice. Activité fondamentale dont tout dépend, il révèle le système du monde, il en est un peu le vecteur. Jusqu’à devenir cette abstraction pure qu’est le disegno interno.

Le disegno est donc le père des trois arts que sont la peinture, la sculpture et l’architecture ; mais pas seulement. Ces deux extraits insistent sur le fait que le disegno procède de l’intellect, qu’il est le dessein qui précède le dessin, l’intention qui prélude à toute activité créatrice. Car le disegno ne concerne pas uniquement les arts figuratifs, il ne dirige pas seulement la création artistique, c’est tout le processus créatif qu’il conditionne. Il inscrit ainsi la création artistique dans le grand Tout que forme l’Univers dont elle est une imitation, une partie et participe de la conception à la fois géocentrique et hermétique d’un microcosme pendant d’un macrocosme.

Cela trouve un écho dans nos pratiques où, lorsque nous mettons nos corps en œuvre, l’intention (意 yì) y est souveraine.


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