Le Lakota était empli de compassion et d’amour pour la nature. Il aimait la terre et toutes les choses de la terre, et son attachement grandissait avec l’âge. Les vieillards étaient — littéralement — épris du sol et ne s’asseyaient ni ne se reposaient à même la terre sans le sentiment de s’approcher des forces maternelles. La terre était douce sous la peau et ils aimaient à ôter leurs mocassins et à marcher pieds nus sur la terre sacrée. Leurs tipis s’élevaient sur cette terre dont leurs autels étaient faits. L’oiseau qui volait dans les airs venait s’y reposer et la terre portait, sans défaillance, tout ce qui vivait et poussait. Le sol apaisait, fortifiait, lavait et guérissait.
C’est pourquoi les vieux Indiens se tenaient à même le sol plutôt que de rester séparés des forces de vie. S’asseoir ou s’allonger ainsi leur permettait de penser plus profondément, de sentir plus vivement ; ils contemplaient alors avec une plus grande clarté les mystères de la vie et ils se sentaient plus proches de toutes les forces vivantes qui les entouraient …
Standing Bear cité in Pieds nus sur la terre sacrée
Standing Bear, Machunahzha en ponca (1829 – 1908) est un chef de la tribu amérindienne des Poncas. Il est connu pour avoir obtenu, lors d’un procès, la reconnaissance de la Cour de justice américaine qu’« un Indien est une personne » et est donc sous la protection de l’habeas corpus qui le protège de toute arrestation arbitraire. Sa victoire judiciaire se suivit d’une grande tournée de conférences à travers les États-Unis accompagné de Susette La Flesche et de son mari Thomas Tibbles durant laquelle ils diffusèrent largement la question des conditions de vie des Amérindiens dans les réserves auprès des intellectuels euro-américains. Du jugement porté lors de son procès découla quelques années après le Dawes Act qui est le premier signe de reconnaissance de droits individuels pour les Amérindiens.