Aimé Maeght, né en 1906, orphelin lors de la première guerre mondiale, a été récupéré par la Croix Rouge de sa région du Nord et déplacé dans les Cévennes, de la mort de son père et de son déracinement, il en a fait une force et a travaillé intensément pour vivre ses passions.
En 1952, après des années de lutte contre la maladie, son fils Bernard est mort à 12 ans. Au lieu de se plaindre, de pleurer en public, de s’isoler dans l’aisance acquise après des années de travail, avec Marguerite, ma grand-mère, ils ont choisi la vie et ont voulu laisser une œuvre immortelle.
Voilà comment, de la mort de leur fils chéri, est née la Fondation Maeght. Voilà pourquoi il y a une chapelle dédiée à Saint Bernard dans la Fondation.
Leur ami Marc Chagall, pour cette vie, pour la Fondation, a réalisé son plus grand tableau, il n’en fera jamais un plus vaste, plus intense, plus important.
La Vie est le recueil visuel des motifs qui n’ont cessé de traverser l’œuvre de Marc Chagall. À l’âge de 76 ans, l’artiste inscrit à la surface de la toile un maelström d’images qui ont rythmé son propre itinéraire artistique. Évocatrice plutôt que narrative, la composition concentre réalités intimes et sujets universels, thèmes sacrés et profanes. Des figures religieuses comme Moïse, ou la silhouette d’un rabbin, y côtoient des musiciens, des acrobates, des danseurs, des animaux, des êtres hybrides. La création artistique y est célébrée, avec la représentation du peintre à son chevalet, tout comme l’inspiration amoureuse, avec la présence de la muse et celle d’un couple de mariés sous un dais.