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Le pinceau

Le pinceau de Cheng Man Ching

Article du New Yorker du 10 décembre 1973 intitulé The Brush

Lors du vernissage d’une exposition de peintures de Cheng Man Ching intitulĂ©e “Peintures traditionnelles de l’Ă©cole du sud de la Chine” qui se tiendra au Hudson River Museum de Yonkers jusqu’Ă  10 dĂ©cembre. Nous avons mangĂ© des beignets chinois, des tranches de gĂ©sier, des gâteaux de riz froids, des cacahuètes et des Ĺ“ufs durs, et nous avons bu du punch chaud avec des noisettes. Le professeur Cheng est un maĂ®tre de taijiquan âgĂ© de soixante-treize ans Ă  propos duquel nous avons Ă©crit il y a quelques semaines.

Il peint depuis soixante ans. Les peintures de l’exposition sont toutes des peintures au pinceau et Ă  l’encre. Les sujets du professeur Cheng: un bambou, une gourde, un chat endormi, un pin, un melon, une montagne, un oiseau, une sauterelle. De simples et beaux tableaux. Le professeur Cheng a prĂ©sentĂ© son art devant tout le monde Ă  l’avant-première. Il a utilisĂ© son pinceau prĂ©fĂ©rĂ© et a peint un pin remarquablement dĂ©licieux. Cela prit environ dix minutes et quand il eut fini, il sourit et croisa les mains devant lui, comme un combattant.

Ensuite, le professeur Cheng a demandĂ© Ă  quelqu’un qui pouvait lire le chinois d’examiner son pinceau et de lire le nom et la date. La date Ă©tait 1931 et le nom Ă©tait le gros pinceau chat. Le professeur Cheng s’en est expliquĂ© expliquĂ©. La brosse avait quarante-deux ans et il l’avait nommĂ©e le gros pinceau chat parce qu’il Ă©tait entièrement fait de moustaches de chats. “Un chat dĂ©pend de ses moustaches pour traverser des trous”, a dĂ©clarĂ© le professeur Cheng. “Ainsi, vous ne pouvez enlever que six moustaches Ă  chaque chat. Il faut trois ans pour rassembler assez de moustaches pour faire un pinceau, et plusieurs milliers de mes Ă©tudiants en Chine furent nĂ©cessaire pour cueillir ces six poils de chatons. Chaque moustache doit ĂŞtre grattĂ©e avec un rasoir pour enlever la cire, sinon il ne retiendra pas l’eau. Ensuite, les moustaches sont mises Ă  cuire Ă  la vapeur dans le riz, puis rĂ©unies dans la brosse. La partie longue de chaque moustache ressort du manche. Le manche est en bambou raclĂ©, vieux de plus de cent ans. Dans quelques annĂ©es, le pinceau disparaĂ®tra et j’irai avec.

Aujourd’hui, c’est le pinceau qui a peint ce tableau. “

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