Respiration et fascias

L’approche du classique de la purification des moelles et du classique de la transformation des muscles et des tendons consiste à utiliser le mouvement, la respiration et l’intention mentale pour encourager la circulation du souffle (氣 qì), du sang (血 xuè) et des  liquides organiques (津液 jīn yè) à travers les tissus et les couches membranaires du corps. De plus, lors de la purification de la moelle osseuse, la salive est recueillie et transformée en interne en une « brume » qui est utilisée pour laver les organes et les tissus. Les maîtres taoïstes disent que cela influence directement les fluides du corps, améliorant leur circulation et leur capacité à atteindre et à nourrir les tissus.

La respiration étant le moteur du système cardio-pulmonaire, la pratique du souffle est le moyen le plus simple d’influencer le mouvement des fluides dans le corps.

Un autre point important à garder en tête sur le diaphragme est l’importance de ses interconnexions avec les fascias. En effet, les fascias sont des tissus principalement constitués de collagène et contenant de nombreux corpuscules aux propriétés proprioceptives donnant énormément d’information sur le corps, une innervation importante et apparemment des nocicepteurs. Ils contiennent également des fibres contractiles  qui ont probablement la capacité de spasmer, créant des dysfonctions et de la douleur. Ils sont intégralement gérés par notre système sympathique et de ce fait sensibles aux stress.

Le diaphragme contient le centre phrénique. Un fascia positionné plutôt sur la face thoracique, mince et résistant. Un autre fascia, plus postérieur, créant un véritable réseau est le plan interfascial. Il se connecte au carré des lombes, au muscle psoas, mais aussi aux reins, à l’œsophage et au foie. Un autre système, le fascia transversalis. Ce dernier se lie au muscle transverse, au péricarde et se lie à des fascias cervicaux. Enfin, le fascia thoraco-lombaire se lie au trapèze, au grand dorsal, au grand fessier, aux obliques externes et au sacrum.

Le diaphragme est le muscle principal de la respiration

Au repos, le diaphragme a une activité automatique entre l’inspiration qui fait entrer l’air et l’expiration qui fait sortir l’air. En forme de coupoles, il ferme la partie basse de la cage thoracique. En son centre, le « centre phrénique » est formé d’un entre-lac de tendons très denses. Ils servent de point d’appuis aux deux coupoles du diaphragme. Dans sa périphérie, la couronne diaphragmatique est formée de deux coupoles musculaires, une à droite et une à gauche. Ces coupoles s’attachent sur le pourtour inférieur de la cage thoracique et à l’arrière le long de la colonne vertébrale. En association avec le centre phrénique et les muscles abdominaux profonds (transverses supérieurs), le diaphragme ouvre l’espace inférieur de la cage thoracique pendant l’inspiration.

Le diaphragme est solidaire de la posture

Le diaphragme est solidaire de la posture de la colonne vertébrale par des fascias qui remontent vers le haut, jusque dans la nuque et à l’avant, le long du sternum. Des fascias descendent le long de la colonne vertébrale lombaire comme de gros piliers (voir doc lombaires piliers du diaphragme). La position verticale équilibrée de l’ensemble de votre posture est nécessaire pour une bonne activité du diaphragme.

Dans l’inspiration ventrale la colonne vertébrale se redresse.

Les côtes inférieures de la cage thoracique s’écartent pour que les coupoles du diaphragme prennent appuis sur le ventre. Cette ouverture du diaphragme dans l’inspiration n’est efficace que si nous avons de bons abdominaux profonds appelés transverses pour avoir de bons appuis avec un ventre solide.

Cette organisation de la respiration entraîne une action bénéfique sur nos organes digestifs en stimulant leurs mouvements. En plus ces bons appuis, grâce à la force du transverse abdominal, ouvrent le diaphragme et les poumons.

Les poumons sont des poches passives stimulées par le diaphragme pour gagner de l’amplitude.

La grande respiration

La grande respiration commence toujours par la respiration diaphragmatique ventrale pour continuer ensuite par l’ouverture des côtes grâce aux muscles inspirateurs de la cage thoracique jusqu’aux grands muscles à l’avant du cou. Ceci n’est possible que par une posture verticale de l’ensemble du corps.

L’expiration est possible grâce au relâchement

L’expiration est possible grâce au relâchement, à l’assouplissement, des muscles inspirateurs de la cage thoracique. Alors seulement les muscles intercostaux expirateurs pourront agir efficacement dans la descente des côtes.

L’expiration profonde utilise ensuite les abdominaux obliques qui tirent les côtes vers le bas.

Dans l’inspiration les côtes montent et s’écartent. le sternum monte avec un muscle tonique (le triangulaire du sternum) muscle très important puisqu’il contrôle la solidité des attaches côte – sternum à l’avant de la cage thoracique.

Dans l’expiration il est important d’apprendre à relâcher ce muscle triangulaire du sternum jusque dans le fond de la gorge pour laisser les côtes descendre et se resserrer afin de vider les poumons de leur air vicié.

Pour la médecine traditionnelle chinoise les reins recueillent le souffle que les  poumons font descendre vers eux. Ils produisent la moelle, remplissent le cerveau et contrôlent les os.

De nombreuses études ont prouvé que la respiration abdominale profonde, ou respiration diaphragmatique, ou respiration rénale et ses variantes ont des effets importants sur la santé, l’immunité, la circulation générale, l’humeur et la circulation cérébrale.

Le diaphragme ne joue pas seulement un rôle dans la respiration, mais il a également de nombreux rôles dans la santé du corps. Il est important pour la posture, pour le bon fonctionnement des organes, pour le bassin et le plancher buccal. Il est important pour la colonne cervicale et le système trijumeau, ainsi que pour le défilé thoracique. Il est également d’une importance vitale pour les systèmes vasculaire et lymphatique. Le diaphragme ne doit pas être considéré comme un segment mais comme une partie d’un système corporel. Pour parvenir à des stratégies thérapeutiques correctes, nous devons voir l’ensemble et tous les liens mis en évidence dans cet article. En présentant cette revue, nous espérons avoir apporté une petite contribution à la perception du patient dans son ensemble et avoir suscité une nouvelle réflexion.

Il n’est pas surprenant que les sages taoïstes et bouddhistes et les maîtres de qi gong aient très tôt reconnu le rôle important joué par la régulation de la respiration dans la restructuration des systèmes neuronaux et fasciaux du corps, en particulier lorsqu’elle est associée à des mouvements spécifiques et à une intention ciblée. La respiration régulée joue un rôle clé dans la capacité de la transformation des muscles et des tendons et la purification des moelles à transformer le tissu conjonctif, les tendons et les muscles.


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