新乐府·行山·岭
Le concert « Nouveau Palais de la musique – Parcours des montagnes » fait de l’esprit des monts et eaux traditionnels chinois un vecteur musical de communication avec le monde, il emprunte subtilement les procédés de représentation de la montagne (山 shān) de la peinture traditionnelle chinoise de paysage (山水画 shān shuǐ huà), évoquant l’ensemble thématique de l’album à travers les éléments versant, cime (岭 lǐng), pic, vallée, colline, arrière-montagne, marche en montagne (行山 xíng shān).
Les cinq musiciens issus d’horizons différents avec entre les mains des instruments confectionnés de matériaux naturels, unité de l’homme et de l’instrument, à travers notes musicales, mélodies, rythmes et timbres sonores spécifiques narrent l’histoire de deux voyageurs issus de contrées différentes au Moyen-Orient qui, d’étrangeté à familiarité avec le peuple montagnard autochtone, de méfiance à confiance, pénètrent en les montagnes luxuriantes à la découverte des pics mystérieux et sommets abrupts.
En Chine, l’œuvre est moins l’expression d’un génie individuel que participation au mouvement du cosmos, à cet ordre qui unit la terre, le ciel et l’homme, le 道 dào. Un même souffle de vie anime tous les êtres, pris dans le dynamisme des transformations (易 yì) incessantes dont le vide (虚 xū) est le lieu. C’est à ressaisir cet influx spirituel, ce rythme, que le peintre doit collaborer. L’inspiration est ce rare moment où la fusion avec la nature a lieu ; dès lors le pinceau va avec aisance se mettre en marche. Aucun labeur. La peinture, disent les Chinois, émane du cœur, 心 xīn.
On verra souvent dans les lavis de la dynastie Song le peintre, assis sur une terrasse promontoire devant un paysage ouvert largement ; au loin des pics montagneux perdus dans la brume ; dans la vallée, inaperçue mais entendue, la rivière, paysage se dit montagne et eaux, 山水 shān shu ; près du peintre un petit serviteur, fournira pinceau, encre et papier, une fois la contemplation du sage achevée.