Un art martial est un style de combat et/ou dâune Ă©cole dont les principes reposent sur un nombre dâenseignements techniques. Lâobjectif des arts martiaux sâarticule sur plusieurs dimensions.
- Tout dâabord, il sâagit de dĂ©velopper un ensemble de savoir-faire techniques visant Ă pouvoir combattre un adversaire Ă main nu ou armĂ©e; une dimension physique entre en jeu.
- Ensuite, les arts martiaux visent Ă apprendre Ă son pratiquant un savoir-vivre consistant en lâabstinence, au respect et au dĂ©veloppement mental et intellectuel.
- Enfin, la plupart des arts martiaux visent à donner une bonne énergie vitale et possÚdent des propriétés curatives.
En terme de principe, les arts martiaux visent la maĂźtrise de soi afin dâĂ©viter un affrontement et Ă ĂȘtre prĂȘt pour affronter efficacement un adversaire.
Ătudes

äžćæŠèĄ zhĆng guĂł wÇ shĂč
Les arts martiaux (æŠèĄ wÇ shĂč) chinois (äžć zhĆng guĂł), popularisĂ©s sous le nom de kung-fu (ć怫 gĆng fĆ«), Ă©galement dĂ©signĂ©s par les termes ćèĄ guĂł shĂč, æłæł quĂĄn fÇ ou æłæŁ quĂĄn bĂ ng et parfois dĂ©signĂ©s sous le terme de boxes chinoises (æłè quĂĄn jiÇo), sont constituĂ©s de centaines de styles diffĂ©rents de combat Ă main nue ou armĂ©e, qui ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©s en Chine au fil des siĂšcles.
æŠ | æŠ | wÇ | militaire, martial |
æŻ | èĄ | shĂč | mĂ©thode, technique |
äž | äž | zhĆng | milieu, centre, central, intĂ©rieur, parmi, moitiĂ© |
ćœ | ć | guĂł | pays, royaume, Ătat |
ć | ć | gĆng | mĂ©rite, exploit, effet, services, effort, habilitĂ© |
怫 | 怫 | fĆ« | mari, homme, travailleur manuel, laboureur, cultivateur La composition est celle d'un homme (性) dont la tĂȘte est marquĂ©e d'un trait (äž) reprĂ©sentant le bonnet viril chinois fixĂ© par une broche : Homme ayant atteint l'Ăąge viril. |
æł | æł | quĂĄn | poing, boxe |
æł | ç | fÇ | loi, droit, moyen, mĂ©thode, procĂ©dĂ©, France |
æŁ | æŁ | bĂ ng | bon, fort, excellent, merveilleux, super, bĂąton, barre |
è | è ł | jiÇo | pied, base |
Lâorigine des arts martiaux est attribuĂ©e Ă des nĂ©cessitĂ©s d'auto-dĂ©fense (èȘć« zĂŹ wĂši), des activitĂ©s de chasse et Ă la formation militaire dans l'ancienne Chine. Le combat au corps Ă corps et la pratique des armes (æŠćš wÇ qĂŹ) ont Ă©tĂ© importants dans la formation des soldats chinois. Les arts martiaux chinois intĂ©grĂšrent Ă leur pratique diffĂ©rentes philosophies et notions, s'Ă©largissant, au-delĂ de la seule auto-dĂ©fense, Ă l'entretien physique pour finalement devenir une mĂ©thode dâĂ©ducation personnelle. L'influence des idĂ©aux martiaux dans la sociĂ©tĂ© civile se propagea ultĂ©rieurement dans la poĂ©sie, la fiction littĂ©raire, puis Ă notre Ă©poque dans les films.
Selon la légende, le mythique Empereur Jaune aurait présenté les premiers systÚmes de lutte chinois. CélÚbre général avant de devenir empereur de Chine, il aurait écrit de longs traités sur la médecine, l'astrologie et les arts martiaux.
Le Shoubo (ææ, attestĂ© au moins dĂšs le IIIe siĂšcle AEC), et le Xiang bo dans les annĂ©es 600 AEC ne sont que deux exemples d'anciens arts martiaux chinois. En 509 AEC, Confucius aurait suggĂ©rĂ© au duc Ding de Lu que les gens devraient pratiquer les arts littĂ©raires autant que les arts martiaux : ainsi les arts martiaux commencĂšrent Ă ĂȘtre pratiquĂ©s par des citoyens ordinaires, et plus seulement par des militaires et des sectes religieuses. Un systĂšme de lutte appelĂ© æè·€ shuÄi jiÄo est mentionnĂ© dans le Classique des rites au 1er siĂšcle AEC. Ce systĂšme de combat inclut notamment des techniques de frappe, de projection, de manipulation articulaire, et des attaques des points vitaux. Le shuÄi jiÄo est devenu un sport durant la dynastie Qin (221-207 AEC). Le Livre des Han (206-8 AEC) mentionne que pendant la dynastie Han (206 AEC - 8 EC) existait une distinction entre un combat sans arme intitulĂ© ææshÇu bĂł, pour lequel des guides dâapprentissage avaient dĂ©jĂ Ă©tĂ© Ă©crits, et la lutte sportive, alors connue comme è§ć jiÇo lĂŹ. Six Chapitres de Combat Ă main nue Ă©taient mentionnĂ©s Ă la mĂȘme Ă©poque dans le Livre Han des arts, mais ces chapitres furent perdus au cours des siĂšcles suivants.
Sous la dynastie des Tang, des descriptions de danses d'Ă©pĂ©e ont Ă©tĂ© immortalisĂ©es dans les poĂšmes de Li Bai. Sous les dynasties Song et Yuan, des compĂ©titions de çžæČ xiÄng pĆ« (un prĂ©dĂ©cesseur du sumo) Ă©taient parrainĂ©es par les cours impĂ©riales. Les concepts modernes dâarts martiaux ont Ă©tĂ© entiĂšrement dĂ©veloppĂ©s par les dynasties des Ming et des Qing.
Les concepts associĂ©s aux arts martiaux chinois ont changĂ© avec l'Ă©volution de la sociĂ©tĂ© chinoise et ont acquis au fil du temps une base philosophique. Des passages dans le Tchouang-tseu, un texte taoĂŻste, ont trait Ă la psychologie et la pratique des arts martiaux. Tchouang-tseu, son auteur Ă©ponyme, a sans doute vĂ©cu au IVe siĂšcle AEC. Le livre de la voie et de la vertu (éćŸ·ç¶ dĂ o dĂ© jÄ«ng), attribuĂ© Ă Lao Tseu, est un autre texte taoĂŻste qui contient des principes applicables aux arts martiaux. Selon l'un des textes classiques des rites de Zhou (ćšç€Œ zhĆu lÇ), le tir Ă l'arc (ć° shĂš) et la conduite des chars (犊 yĂč) faisaient partie des six arts (ć è liĂč yĂŹ) de la dynastie Zhou (1122-256 AEC), avec les rites (犟 lÇ), la musique (æš yuĂš), la calligraphie (æž shĆ«) et les mathĂ©matiques (æž shÇ).