Fut un temps où l’on a pu nous dire « Tenez-vous droit, poitrine bombée, épaules en arrière et menton relevé. » On peut voir cette posture recommandée pour renforcer son charisme, mais ce n’est pas si efficace pour la mobilité ou l’utilisation des extrémités en action. Le corps est calé dans une posture fixe.
Contenir la poitrine et tirer le dos, est une expression dont use le taijiquan ainsi que d’autres arts martiaux internes (內家拳 nèi jiā quán), elle fait référence à une posture, telle que celle où vous êtes assis sur une chaise, votre corps est détendu, vos mains sont sur vos jambes, les omoplates des deux côtés sont desserrés vers le bas puis légèrement écartés vers la gauche et la droite, puis légèrement vers l’avant.
C’est justement le fait de contenir la poitrine (含者 hán zhě) qui rend le dos naturellement convexe, formant une forme d’arc, c’est ce qui tire le dos (拔背 bá bèi).
Pour ce faire, vous ne pouvez pas utiliser la force, vous devez être naturel ; le haut de la tête, les vertèbres supérieures et le coccyx tendent à s’aligner. On cherchera par la suite à ce que l’extérieur des bras et le dos forment ensemble un cercle qui s’étend vers l’extérieur.
Il existe de nombreux styles corporels dans le taijiquan. Wu Yuxiang (武禹襄 Wǔ Yǔxiāng 1812-1880) a répertorié 含者 hán zhě et 拔背 bá bèi dans Les huit éléments essentiels du corps (身法八要 shēn fǎ bā yào) et Yang Chengfu dans les Dix essentiels du taijiquan (太极拳术十要 tàijí quán shù shí yào).
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含胸拔背
含胸者。胸略内涵。使气沉于丹田也。胸忌挺出。挺出则气拥胸际。上重下轻。脚跟易于浮起。拔背者。气贴于背也。能含胸。则自能拔背。能拔背。则能力由脊发。所向无敌也。
二, 太極拳十要
Lorsque le sternum est autorisé à se détendre naturellement, les omoplates situées dans le dos se déplacent vers le haut. Contenir (含 hán) fait référence au fait de sentir la poitrine (胸 xiōng) légèrement concave, au lieu qu’elle apparaisse comme gonflée et saillante. Tirer (拔 bá) le dos (背 bèi) fait référence aux dorsales que l’on étend vers le haut et à l’ouverture de la colonne vertébrale, ce qui la rend plus flexible.
Yang Chengfu nous dit que si la poitrine est naturellement contenue vers l’intérieur alors le souffle (氣 qì) peut couler (沉 chén) vers le champ de cinabre. Ne redressez (挺 tǐng) pas la poitrine (胸 xiōng) car le souffle s’y rassemblerait (拥 yōng) et le haut (上 shàng) deviendrait lourd (重 zhòng) et le bas (下 xià) léger (轻 qīng). Le talon (脚跟 jiǎo gēn) serait alors léger, enclin à flotter (浮 fú) et à se soulever (起 qǐ). Tirez le dos et le souffle collera, se portera également sur le dos ; contenez la poitrine et vous pourrez tirer le dos. Tirez le dos et vous pourrez émettre (发 fā) la puissance (能力 néng lì) à partir de la colonne vertébrale (脊 jǐ). Vous serez alors invincible (所向无敌 suǒ xiàng wú dí).
沉肩墜肘
沉肩者,肩鬆開下垂也,若不能鬆垂,兩肩端起,則氣亦隨之而上 ,全身皆不得力矣,墜肘者,肘往下鬆墜之意,肘若懸起,則肩不能沉,放人 不遠,近於外家之斷勁矣。
五, 太極拳十要
Un autre des dix éléments essentiels du taijiquan (太極拳十要 tàijí quán shí yào), laisser tomber (墜 zhuì) les coudes (肘 zhǒu), couler (沉 chén) les épaules (肩 jiān), relie les bras à la colonne vertébrale. Il aide également à ouvrir le dos latéralement au niveau des omoplates. Les bras fonctionnent ensemble même en faisant des choses différentes. Il ne s’agit pas tant de savoir ce que nous devons faire que de savoir ce qu’il faut éviter lorsque nous le faisons. On peut tout aussi bien générer un nouveau problème en exagérant la correction.
Le travail interne exige que nous soyons pleinement conscients de l’intérieur du corps en utilisant la sensation comme guide. Au début de l’entraînement, les mouvements peuvent être inconsistants, parce que nous générons habituellement trop de tensions musculaires internes pour induire une flexion ou une extension. Nous nous restreignons. Les exercices superficiels peuvent être bons pour renforcer les muscles, mais ils sont trop grossiers pour développer une aisance de mouvement raffinée dans de grandes amplitudes gracieuses et fluides.
La pratique commence dans le corps en apprenant à effectuer les mouvements correctement avant de progresser vers la culture du souffle (氣 qì) et de l’esprit (神 shén). Aller trop vite retardera la progression. Nous devons faire progresser notre pratique en écoutant notre corps pour savoir quand il convient d’avancer. C’est l’un des problèmes de la formation en groupe. Nous évoluons tous à notre rythme. De plus, certains pratiquent régulièrement, tandis que d’autres assistent simplement à un cours hebdomadaire. La connaissance doit être appliquée pour avoir un effet.