Que vient octobre quand tout est amassé, biens sont en l’hôtel, blés, vins et fruits, derechef on apprend à labourer et semer la terre pour l’an à venir et qui ne sèmerait rien ne recueillerait rien.
Jacques Oudot, Le grand Calendrier et compost des bergers, Troyes, 1705
La tradition chinoise nous dit qu’à l’automne le ciel et la terre amorcent leur séparation. A l’inverse du printemps, qui se caractérise par un mouvement énergétique ascendant, l’automne manifeste le déclin du yang et la naissance du yin. Après la période de saturation du feu de l’été dans l’expression d’un yang maximum, et grâce au pouvoir de maturation et de transformation de l’agir terre dans l’intersaison, l’automne déploie une énergie plus tempérée. Les forces du ciel se retirent doucement, la lumière solaire, moins ardente, teinte d’un éclat particulier les couleurs des paysages, éclat propre au métal. Celui-ci, associé à au soleil couchant, nous offre comme le crépuscule les nuances profondes des ocres, des ors et des bruns. Toutes les forces de vie, actives aux saisons précédentes, suintent maintenant des fruits de la terre, saturés de chaleur, de couleurs et d’odeurs. Le rôle de l’homme au sein de la nature est encore sous le signe de l’activité, car il doit cueillir, récolter, trier, engranger tout ce qui lui permettra de passer l’hiver confortablement. Mais nous récoltons ce que nous avons semé. En cela, l’automne nous permet d’évaluer les productions et les moyens mis en œuvre pour mener à bien le travail de la terre, durant les mois précédents.
Après tant d’efforts fournis pendant le printemps et l’été pour qu’arrivent à maturité les semailles, pour que la vie suive son cours le mieux possible, la saison de la récolte (lorsqu’elle est bonne !) apporte évidemment joie et satisfaction profondes. Ce n’est pas la joie du printemps, » le coup de tonnerre » intérieur dans l’énergie vive du yang naissant. La fatigue est présente, le climat moins clément. Le temps du repos n’est pas encore venu, mais l’homme peut enfin pousser un soupir de contentement au terme de son labeur. Naît en lui un sentiment de plaisir subtil, il se trouve en état de contemplation, telle l’eau paisible du lac reflétant le monde extérieur.
Il s’agit de voir et d’accepter les choses telles qu’elles sont, sans projection et sans pour autant que cet apaisement intérieur ne soit inhibiteur de l’action. Mais cette sérénité, à la fois symbolique et concrète, que nous inspire l’atmosphère automnale, est parfois difficile à intégrer. Si fruits et feuilles en tombant à l’automne ne font que suivre, sans état d’âme, un processus naturel, passant par l’âge mûr puis la mort, peut-être n’est-ce pas la valeur poétique de cette vision qui nous touche. Le temps passe, se déroule, les cycles s’enchaînent et nous entraînent dans le même processus de transformation. Un certain vague à l’âme peut nous envahir, des pensées nostalgiques et l’incontournable bilan de notre vie passée. Mais la vie est mouvement, changement, et cet » arrêt sur image » n’a pas lieu de se prolon-ger. Même en automne, expression d’une énergie crépusculaire, le soleil se lève tous les matins et nous aussi !
Tout acte rituel – et la fête en est un – se solde par des gestes précis du corps qui répondent au concret du travail quotidien, à la nécessité de sceller dans le sol et dans la chair des relations abstraites ou symboliques.
Françoise Loux in Le corps dans la societe traditionnelle
L’automne, comme chaque saison, offre des temps forts de célébration. Les rondes, main dans la main, affirment l’identité de la communauté, unissent le Ciel, par le symbolisme du cercle, à la Terre, que frappent les pieds. Les fêtes traditionnelles tiennent toujours compte du calendrier lunaire ou solaire, ou encore de la position des planètes. Par la célébration des fêtes saisonnières, l’homme reconnaît et accepte pleinement la naissance ou la mort d’un cycle, confirme par les rituels sa réceptivité aux énergies du cosmos et de la terre.
Les organes: poumon et gros intestin
- Le poumon, organe yin, est associé au métal, ainsi que le gros intestin, yang. Le poumon est appelé aussi le maître des souffles car il a pour fonction principale de distribuer et de faire circuler toutes les énergies du corps. Il régit bien sûr la respiration et joue un rôle important dans le métabolisme des liquides. L’énergie captée et distribuée par les poumons est appelée énergie du ciel postérieur. A la différence de l’énergie prénatale des reins, cette énergie post-natale peut être augmentée, renouvelée. Nous comprenons ainsi combien la respiration joue un rôle important pour l’alimentation énergétique du corps, sa distribution et sa circulation.
- Viscère yang couplé au poumon, le gros intestin a pour fonction l’élimination, l’évacuation des résidus solides de la digestion. Avant de procéder à cette évacuation, l’intestin accumule et transforme les résidus, liquides et solides sont séparés. Comme pour l’estomac, la digestion physique et la digestion psychique fonctionnent de pair. Une stagnation de matière dans l’intestin peut traduire une difficulté face au principe de base de la vie qui est changement, mouvement.
Contenu du séminaire
Les ateliers porteront sur :
- l’exploration de l’attitude terre : être couché ;
- l’étude de postures équilibrant les fonctions du poumon et du gros intestin ;
- la conscientisation de la chaine musculaire antéro-latérale et l’étirement des méridiens tendino-musculaires du poumon et du gros intestin ;
- les mouvements pour les organes pour purifier et nourrir les organes poumon et gros intestin ;
- le travail de la grue ;
- la découverte du qi gong des cinq mouvements qui nous invite à explorer et expérimenter ces cinq mouvements du souffle.