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Les robes dragon

Robe de cour impériale avec neuf dragons, détail, Chine, dynastie Qing

èąžéŸèą gǔn lĂłng pĂĄo

Un vieux proverbe chinois dit que le rĂšgne de chaque empereur commence lorsqu’il porte ses nouvelles robes. Les robes impĂ©riales de la derniĂšre Dynastie Qing (1644-1911) donnent une lĂ©gitimitĂ© Ă  ce proverbe.

Le vĂȘtement a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme un symbole du statut pendant de nombreuses dynasties, et Ă©tait la marque de la position d’un individu dans la sociĂ©tĂ©. Par exemple, la fourrure d’un renard noir et la couleur jaune Ă©taient rĂ©servĂ©es aux fonctionnaires de haut rang et aux membres de la famille impĂ©riale.

Le grand public n’était pas autorisĂ© Ă  porter oĂč mĂȘme Ă  possĂ©der de tels vĂȘtements, bien qu’ils Ă©taient autorisĂ©s Ă  les vendre. Quiconque pris Ă  violer cette rĂšgle Ă©tait soumis Ă  un sĂ©rieux chĂątiment et mĂȘme Ă  la peine de mort.

Des manches incurvées et séparées, de lourdes encolures

La Dynastie Qing est nĂ©e lorsque – les cavaliers du Nord-est- mandchous ont conquis la Dynastie Ming de l’Empire chinois en 1644. Toutefois, en terme de culture, de tradition et coutumes et de science, les Mandchous avaient beaucoup Ă  apprendre des Chinois hautement dĂ©veloppĂ©s.

Ils ont acceptĂ© non seulement le systĂšme avancĂ© des fonctionnaires d’état, mais aussi les idĂ©ogrammes chinois, leurs rituels, leurs coutumes, et mĂȘme l’idĂ©ologie et la religion. AprĂšs leur conquĂȘte, si les Mandchous admiraient la culture chinoise ils gardaient toutefois la fiertĂ© de leurs propres racines.

Avant qu’ils ne s’établissent, les vĂȘtements de voyage Ă©tait ce qu’ils possĂ©daient de plus prĂ©cieux. Ils consistaient principalement en peaux d’animaux, taillĂ©es dans la forme de l’animal mort pour maximiser l’usage du matĂ©riau brut.

La garde-robe impériale doit aux traditions mandchoues ses manches en forme de jambiÚres de cheval et les lourdes encolures séparées. Comme les Mandchous gagnaient leur vie en chassant dans les montagnes du nord est, ils devaient se protéger du froid. Ils portaient de longues manches incurvées, qui pouvaient recouvrir leurs mains, et la lourde encolure séparée visait aussi à protéger les chasseurs du froid durant les longues chevauchées.

Toutefois, les manches finirent par devenir une gĂȘne dans la vie quotidienne Ă  la cour impĂ©riale. Les fonctionnaires de la cour les gardaient roulĂ©es la plupart du temps, et ne les dĂ©roulaient que lorsqu’ils devaient saluer quelqu’un de nouveau.

Cet habit, portĂ© au dĂ©but par l’empereur et ses fonctionnaires, a finalement Ă©tĂ© adoptĂ© par tous. Ainsi, c’est devenu un rituel pour le peuple chinois que de relever leurs manches en les roulant et de les dĂ©rouler pour accueillir un Ă©tranger.

La toge la plus élaborée sur terre

Avant qu’une toge ne soit autorisĂ©e Ă  toucher le corps d’un empereur chinois de la Dynastie Qing, elle devait passer par deux ans et demi de travail aux mains des tailleurs de la cour. Il y avait au palais une boutique spĂ©ciale de tailleur seulement pour confectionner les vĂȘtements.

Les modĂšles et les coupes y Ă©taient dĂ©veloppĂ©s et devaient ĂȘtre approuvĂ©s par l’empereur et les plus haut fonctionnaires. Puis les patrons Ă©taient transmis aux fabricants de soie. Lorsque le tissus Ă©tait prĂšs, il Ă©tait coupĂ© par un autre artisan et transmis Ă  un troisiĂšme pour ĂȘtre cousu ensemble et finalement brodĂ©.

Seuls les fils les plus fins Ă©taient utilisĂ©s pour les broderies – mĂȘme ceux faits d’or vĂ©ritable. L’empereur employait 500 artisans pour les points de couture et encore 40 pour les broderies d’or.

Une robe pour chaque occasion

La garde-robe impĂ©riale durant la Dynastie Qing, incluait des toges et des robes de cĂ©rĂ©monie de toutes sortes. Il y avait des robes pour les cĂ©lĂ©brations, des robes spĂ©ciales pour les occasions cĂ©rĂ©monielles, des vĂȘtements de voyage, et des vĂȘtements pour le mauvais temps, la neige et la pluie, ainsi que des vĂȘtements pour l’usage quotidien dans les appartements privĂ©s et Ă  l’extĂ©rieur.

Selon les nĂ©cessitĂ©s du temps, ils Ă©taient doublĂ©s ou non, faits de soie, de cuir ou de coton. Les couleurs Ă©taient choisies pour parfaire la garde-robe impĂ©riale. Parmi les couleurs rĂ©servĂ©es Ă  l’empereur il y avait un jaune Ă©clatant, du rouge, du bleu et du bleu clair.

Le jaune Ă©tait rĂ©servĂ© principalement pour les cĂ©lĂ©brations. Les trois autres couleurs Ă©taient portĂ©es durant les journĂ©es cĂ©rĂ©monielles de sacrifice dans les trois plus grand temples : l’empereur portait du bleu au Temple du Ciel, du rouge au Temple du Soleil, et du bleu clair au Temple de la Lune, l’empereur portait aussi une ceinture et un chapeau assortis.

Les fameuses Robes de dragon Ă©tait brodĂ©es avec des dragons dorĂ©s. C’étaient des toges pour les cĂ©lĂ©brations spĂ©ciales et l’empereur les portait seulement les jours de fĂȘtes de bon augure.

La couleur jaune était portée aux occasions festives, tandis que les 3 autres couleurs étaient portées les jours de sacrifice.

Une simple robe de cérémonie étaient portées à toutes les autres occasions festives, telles que les mariages, les jours de sacrifice et le Nouvel an.

Les douze motifs des robes de dragon

Ces ornements Ă©taient Ă  l’origine brodĂ©s sur les vĂȘtements officiels des empereurs et sont constituĂ©s des sept choses prĂ©cieuses et des cinq prĂ©ceptes. Ils symbolisent l’autoritĂ© et le pouvoir. Sauf pour l’empereur qui avait le privilĂšge de porter tous ces ornements, chaque motif correspondait Ă  un grade de fonctionnaire. Rarement employĂ©s dans la cĂ©ramique, ces motifs sont : le soleil, la lune, les constellations, la montagne, le dragon, le faisan, une paire de vases rituels, le feu, les cĂ©rĂ©ales en grains (riz ou millet), la hache (insigne de bonne chance) et le diagramme fu, symbole de distinction.

韍 lĂłng

Les dragons font partie des mythes fondateurs de la civilisation chinoise, Ă©tant souvent Ă  l’origine des dynasties. Le cycle des exploits de Yu le Grand (性çŠč dĂ  yǔ) montre par exemple comment cet empereur mythique organise son empire avec l’aide dĂ©cisive d’un dragon ailĂ©.

çœŸéŸć€©ć­ zhēn lĂłng tiān zǐ

Tous les empereurs de Chine ont rĂ©gnĂ© sous le signe du dragon, et ils Ă©taient mĂȘme considĂ©rĂ©s comme le vĂ©ritable dragon (真韍 zhēn lĂłng) ayant reçu le « mandat du ciel Â».

La « perle du Dragon Â» dĂ©signe d’ailleurs la sagesse de l’empereur, la perfection de sa pensĂ©e et de ses ordres.

Les vĂȘtements de parade des empereurs, comme les murs de leurs palais, Ă©taient abondamment dĂ©corĂ©s de dragons Ă  5 griffes, les hauts dignitaires devant se contenter de dragons Ă  3 ou 4 griffes, et il n’Ă©tait pas rare qu’un chef rebelle qu’on n’avait pu vaincre par la force reçoive une somptueuse robe brodĂ©e de dragons orientaux.

Une robe de dragon contenait neuf dragons, un sur chacune des Ă©paules, un sur le dos, un autre couvrant la poitrine de chaque vĂȘtement de dessus et de dessous; les quatre derniers dragons dĂ©coraient le bas des robes impĂ©riales.

Les onze autres symboles de chance

La robe de dragon n’entendait pas seulement ĂȘtre un ornement pour l’empereur, c’était aussi supposĂ© apporter la chance Ă  la population. A part les dragons, il y avait onze autres symboles de chance :

æ—„ rĂŹ
jour, Soleil, 72e radical
月 yuĂš
Lune, mois, 74e radical
星蟰 xÄ«ng chĂ©n
étoiles

æ—„, 月 et 星蟰 sont les symboles des trois sources brillantes de lumiĂšre.

çŸ€ć±± qĂșnshān
la montagne, symbolisant la protection de la rĂ©gence de l’empereur des toutes quatre directions
èŻè™« huĂ chĂłng
l’insecte, reprĂ©sentant la sagesse de l’empereur
ćź—ćœ zƍngyĂ­
la coupe de vin, reprĂ©sentant l’honnĂȘtetĂ©, la loyautĂ© et la piĂ©tĂ©
藻 zăo
les herbes aquatiques, représentant la pureté
火 huƏ
le feu, reprĂ©sentant son honnĂȘtetĂ©
çȉ米 fĕnmÄ­
e riz symbolisait la richesse
黌 fĆ­
une broderie spĂ©ciale rendue en noir et blanc Ă©tait un symbole de l’esprit de dĂ©cision et de la hardiesse de l’empereur/dd>
é»» FĂș
une autre broderie rendue en noir et vert Ă©tait un autre symbole d’honnĂȘtetĂ©

Je veux voir les figures emblĂ©matiques des anciens : le soleil, la lune, les Ă©toiles, la montagne, le dragon et la volaille fleurie, qui sont figurĂ©es sur le haut du vĂȘtement ; la coupe du temple, l’herbe aquatique, les flammes, le grain de riz, la hache et le symbole de distinction, qui sont brodĂ©s sur le bas du vĂȘtement ; Je souhaite voir tous ceux-ci affichĂ©s avec les cinq couleurs, de maniĂšre Ă  former les robes officielles ; c’est Ă  vous de les ajuster clairement

Empereur Shun

Un autre symbole des robes de l’empereur Ă©tait une chauve souris rouge, qui est un homophone du caractĂšre signifiant « un vĂ©ritable dĂ©luge de bonne chance».

äșˆæŹČè§€ć€äșșäč‹è±ĄïŒŒæ—„ă€æœˆă€æ˜ŸèŸ°ă€ć±±ă€éŸă€èŻèŸČäœœæœƒïŒˆćłçčȘïŒ‰ïŒŒćź—ćœă€è—»ă€ç«ă€çČ‰ç±łă€é»»ă€é»Œă€ç”șçčĄïŒŒä»„äș”ćœ©ćœ°æ–œæ–Œäș”è‰ČïŒŒäœœæœæ±æ˜Žă€‚â€é„­çŽ„æłšç‚șäș”è‰Čäč‹èŸČă€‚ć­”ç©Žé”æłšç‚ș雉。

虞曞·益皷

èŹ wĂ n

Le caractĂšre chinois a Ă©tĂ© créé sous la dynastie Liao (907-1125). Il existe sous deux formes, la forme traditionnelle : ć, est inversĂ©e par rapport Ă  la forme simplifiĂ©e : ć, reprĂ©sente directement un svastika pointant vers la gauche ; il symbolise dans le bouddhisme chinois la rĂ©alisation des dix mille (èŹ wĂ n) mĂ©rites, qui promettent le nirvĂąna ; le Bouddha, ainsi que le bodhisattva Guanyin les portent d’ailleurs parfois, dans l’iconographie chinoise, sur la poitrine ou sur le front.

ćŠ‚æ„ rĂșyĂŹ

Son histoire remonte jusqu’au temps de la dynastie des Shang, on y trouve des haches en pierre ou en jade alors appelĂ©s è­· hĂč qui permet au souverain d’affirmer son autoritĂ©. La forme du sceptre commence Ă  changer dĂšs le dĂ©but de la dynastie Qing, il commence Ă  imiter la forme du champignon d’immortalitĂ© 靈芝 lĂ­ngzhÄ« qui est un symbole de longĂ©vitĂ© et de bonheur, non seulement parce que les chinois lui attribuent les bienfaits de la rĂ©sistance Ă  la vie rude, mais aussi parce qu’il est trĂšs rare. C’est Ă  partir de ce moment qu’on l’appelle ruyi qui signifie en chinois que vos souhaits se rĂ©alisent.

Les sous-vĂȘtements reprĂ©sentaient les ocĂ©ans et les crĂȘtes de montagne du monde, parce que dans la tradition l’empereur Ă©tait considĂ©rĂ© comme le « fils du ciel» qui rĂšgne sur le monde entier.


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