Le bois 🗓 🗺

Au printemps, détail, encre et couleur sur papier, Qiu Ting

Le séminaire de mars est consacré aux souffles du bois. On s’intéressera aux postures et aux étirements équilibrant les fonctions du foie et de la vésicule biliaire. Pour ce faire nous nous glisserons dans la peau du tigre.

L’eau 🗓 🗺

Cercles et reflets dans l'eau, photographie de Dominique Clergue

Le séminaire de janvier est consacré aux souffles de l’eau. On s’intéressera aux postures et aux étirements équilibrant les fonctions des reins et de la vessie. Pour ce faire nous nous glisserons dans la peau du singe.

Impressions de montagne et d’eau

Impressions de montagne et d’eau

Un vieil homme, maître de musique, tombe malade. Il est recueilli par un jeune garçon à qui il enseigne l’art du luth pendant sa convalescence… L’enfant progresse. Ils partent en bateau dans un paysage de brumes : rencontre d’oiseaux, de singes. Le maître dit adieu à l’enfant, lui donne son luth et disparaît. L’enfant le cherche et on voit le vieillard s’éloigner. Sur une montagne, l’enfant joue du luth. Un petit bateau à voile s’éloigne, suivi par un aigle.

Le pas de Yu

Arpenter les étoiles de la Grande Ourse

Le Pas de Yu est la danse qui permet de canaliser et d’accueillir les forces des Esprits des Eaux et des Monts et, par conséquent, de favoriser la tombée modérée de la pluie afin de vaincre la sécheresse. La connexion avec les Esprits des Eaux et des Monts contribue également à intégrer en nous les propriétés des forces de ceux-ci : l’adaptation et la tempérance de notre comportement (Eaux), ainsi que la résistance et la force de persuasion face à toute épreuve de notre vie (Monts).

Les montagnes ne sont pas des montagnes

Qingyuan Weixin

Le moine bouddhiste Qingyuan Xingsi (660-740) affirmait qu’avant d’étudier le bouddhisme sous la conduite d’un bon maître les montagnes sont des montagnes et les eaux sont des eaux. Que, parvenu à une certaine vision intérieure de la vérité, les montagnes ne sont plus des montagnes et les eaux ne sont plus des eaux. Mais qu’une fois atteint l’asile du repos, de nouveau les montagnes sont des montagnes et les eaux sont des eaux.

Kibong Rhee

La psyché humide, 2020, fibre acrylique et polyester sur toile, Kibong Rhee

L’eau est l’élément principal qui informe les peintures de paysage éphémères de Kibong Rhee. L’artiste croit que l’eau, sous toutes ses formes, incarne la fugacité de la vie, existant quelque part entre les mondes spirituel et physique. Kibong intègre ces qualités dans son travail, mettant l’accent sur la mutabilité des formes et notre perception d’elles. En superposant du plexiglas transparent sur une toile, il crée des scènes peintes du monde naturel qui sont brumeuses et oniriques, presque des apparitions.

La représentation du paysage en Chine

Rouleau de paysage de berge, encre et couleur sur papier, Chen Tianbao (1950-)

Lorsque les peintres chinois travaillent sur la peinture shan shui, ils ne cherchent pas à présenter une image de ce qu’ils ont vu dans la nature, mais ce qu’ils ont pensé de la nature. Il n’est pas important que les couleurs et les formes peintes ressemblent exactement à l’objet réel, l’intention est de capturer, sur le papier, une conscience de la réalité intérieure et de l’intégralité, comme si la peinture coulait directement de l’esprit de l’artiste, à travers le pinceau, sur le papier.

Entretenir la douceur

Vue sur la cascade, 1946, Fu Baoshi

Dans son Livre de la Voie et de la Vertu, Laozi a écrit : Sous le ciel, rien n’est plus doux et plus souple que l’eau. Alors pour attaquer le solide et le fort, rien n’est mieux, elle n’a pas d’égal. Il poursuit : Le faible peut surpasser le fort ; le souple peut surpasser le dur. Sous le ciel, tout le monde sait cela, cependant personne n’est capable de le mettre en pratique. … La vérité semble souvent contradictoire.

Ballade en montagne

Maisons dans un paysage montagneux, encre et couleur sur papier, Pu Quan

新乐府·行山·岭

Le concert « Nouveau Palais de la musique – Parcours des montagnes » fait de l’esprit des monts et eaux traditionnels chinois un vecteur musical de communication avec le monde, il emprunte subtilement les procédés de représentation de la montagne (山 shān) de la peinture traditionnelle chinoise de paysage (山水画 shān shuǐ huà), évoquant l’ensemble thématique de l’album à travers les éléments versant, cime (岭 lǐng), pic, vallée, colline, arrière-montagne, marche en montagne (行山 xíng shān).

Les cinq musiciens issus d’horizons différents avec entre les mains des instruments confectionnés de matériaux naturels, unité de l’homme et de l’instrument, à travers notes musicales, mélodies, rythmes et timbres sonores spécifiques narrent l’histoire de deux voyageurs issus de contrées différentes au Moyen-Orient qui, d’étrangeté à familiarité avec le peuple montagnard autochtone, de méfiance à confiance, pénètrent en les montagnes luxuriantes à la découverte des pics mystérieux et sommets abrupts.

En Chine, l’œuvre est moins l’expression d’un génie individuel que participation au mouvement du cosmos, à cet ordre qui unit la terre, le ciel et l’homme, le 道 dào. Un même souffle de vie anime tous les êtres, pris dans le dynamisme des transformations (易 yì) incessantes dont le vide (虚 xū) est le lieu. C’est à ressaisir cet influx spirituel, ce rythme, que le peintre doit collaborer. L’inspiration est ce rare moment où la fusion avec la nature a lieu ; dès lors le pinceau va avec aisance se mettre en marche. Aucun labeur. La peinture, disent les Chinois, émane du cœur, 心 xīn.

On verra souvent dans les lavis de la dynastie Song le peintre, assis sur une terrasse promontoire devant un paysage ouvert largement ; au loin des pics montagneux perdus dans la brume ; dans la vallée, inaperçue mais entendue, la rivière, paysage se dit montagne et eaux,  山水 shān shu ; près du peintre un petit serviteur, fournira pinceau, encre et papier, une fois la contemplation du sage achevée.

Des ronds dans l’eau

L’Eau, František Kupka

« Et voici que l’enfant fait valser un fil, son fil, de nuage en nuage, se laissant guider par le vent du matin et la main du soleil. Il se pose sur le ponton, étale ses cailloux blancs, se saisit du premier, le lance et contemple, ébloui, l’ovale d’un poème sur le lac endormi. » – Jean Humenry

L’eau

Pureté de l'esprit par Wong Hau-kwei

L’eau a une énergie qui lui est propre et qui contrôle certaines zones et émotions de notre corps. Elle est donc associée à une saison, à une couleur ou à des organes et la comprendre et l’utiliser, c’est aussi une façon de réguler et d’équilibrer nos besoins.

Katsushika Hokusai

Le mont Fuji derrière des cerisiers en fleur, Katsushika Hokusai

Les Carnets de croquis par Hokusai (北斎漫画 Hokusai manga), publiée entre 1814 et 1878, est l’un des chefs-d’œuvre du livre illustré japonais de l’époque d’Edo