針灸 zhēn jiǔ
L’acupuncture est une des branches de la médecine traditionnelle chinoise, basée sur l’implantation et la manipulation de fines aiguilles en divers points du corps à des fins thérapeutiques. Le terme latin acupunctura a été forgé au XVIIe siècle par un médecin hollandais ayant séjourné au Japon, dénommé Willem ten Rhyne, à partir du latin acus, aiguille et pungere, piquer. C’est de ce terme latin que dérive les termes français et anglais acupuncture ou le terme allemand akupunktur. L’acupuncture traditionnelle se base sur une vision énergétique taoïste de l’homme et de l’univers : l’homme, microcosme, organisé à l’image du macrocosme universel, se trouve donc soumis aux mêmes règles, qui devront inspirer son mode de vie, et serviront de trame à l’élaboration de l’acte médical.
La moxibustion est une technique de stimulation par la chaleur de points d’acupuncture. Le moxa est l’objet chauffant qui permet cette stimulation.
史記 Shǐjì
La première référence à l’acupuncture clairement datée se trouve dans les mémoires historiques compilées en 90 AEC.
皇帝内经 Huángdì nèijīng
Le Classique interne de l’empereur Jaune est un ancien texte médical chinois qui est considéré comme source doctrinale fondamentale pour la médecine chinoise depuis plus de deux millénaires. L’ouvrage est composé de deux textes sous forme de questions-réponses entre le mythique Empereur Jaune (皇帝 Huángdì) et six de ses ministres aussi légendaires:
- les Questions essentielles ( 素問 sùwèn ) qui couvrent le fondement théorique de la médecine chinoise et de ses méthodes de diagnostic;
- le Pivot céleste ( 靈樞 língshū ) qui traite de l’acupuncture dans les moindres détails.
Tous les aspects de la médecine y sont abordés, avec leur traitement, et plus particulièrement le traitement par acupuncture.Tout au long de ces textes s’analysent les intrications de l’homme, microcosme, avec son environnement macrocosmique conformément à la conception taoïste. L’ouvrage étudie les dérèglements selon les saisons, les variations du teint, les subtilités des pouls, l’état des cinq organes, des cinq saveurs, des six énergies… Il précise le maniement de l’aiguille, et la pratique des moxas (technique de stimulation des points d’acupuncture par la chaleur), afin de rétablir l’harmonie du haut avec le bas, de l’intérieur avec l’extérieur. Comme le fait remarquer le père Larre, c’est un traité d’acupuncture spirituelle.
Deux autres textes ont également eut le préfixe 皇帝内经 dans leurs titres: le Temple de Lumière ( 明堂 míng táng ) et la Grand-Base ( 太素 tài sù ), qui n’ont tous deux survécu que partiellement.
难经 难经 Nánjīng
Les 81 chapitres du Classique des difficultés cherchent à clarifier les déclarations faites dans l’énigmatiques Classique interne de l’empereur Jaune. Rédigé à la fin dynastie des Han, l’ouvrage expose méthodiquement le système conceptuel des correspondances systématiques sur lequel repose depuis environ deux millénaires la médecine traditionnelle chinoise.