Mara étreignant la roue des réincarnations

Ce bas-relief de 8 mètres parmi les sculptures rupestres de Dazu représente Mara, le Seigneur de la mort et des désirs, étreignant la roue des réincarnations.

La grande roue des renaissances résume la doctrine bouddhiste du karma : un cycle sans fin de réincarnation dans des formes de vie supérieures ou inférieures selon ses actes passés. Dans cette sculpture, le démon Mara, personnifiant l’existence, tient la roue entre ses mâchoires et ses bras. La roue est soutenue par un fonctionnaire personnalisant la cupidité, un soldat, mal, un singe, la folie et une femme, la luxure. Six rayons émanent de la roue, signifiant que l’illumination, le but de toute pratique bouddhiste, permet au chercheur d’échapper au cycle éternel de la naissance et de la mort.

Ce relief bouddhiste de 8 mètres de haut provient des gravures rupestres de Dazu en Chine, construit entre 1177 et 1249.

大足石刻 Dàzú shíkè

Les sculptures de Dazu représentent un élément majeur de l’art rupestre chinois. Elles sont en effet les plus remarquables manifestations de la dernière période de l’art rupestre chinois. Les plus anciens datent de 650 EC., environ, mais le principal épanouissement artistique se fit entre les IXe XIIIe siècles ; après quoi l’art rupestre chinois s’éteignit pratiquement. Les sculptures de Dazu diffèrent des exemples antérieurs en ce qu’elles synthétisent l’art
sculptural du bouddhisme, du taoïsme et du confucianisme, tout en offrant une représentation vivante de la vie spirituelle et domestique. La richesse
des sculptures et des inscriptions reflète l’essor artistique et religieux de la période concernée, et exprime également des valeurs historiques, artistiques et
scientifiques absentes des groupes d’art rupestre antérieurs.

Les sculptures de Dazu démontrent le renouveau du bouddhisme tantrique (Vajrayana), originaire d’Inde, et qui connut un certain déclin en Chine aux alentours du IXe siècle. Cette branche du bouddhisme se caractérise par la transition de la pensée spéculative à l’application des idéaux bouddhistes dans la vie quotidienne.

Les sculptures de Dazu marquent le début d’une nouvelle et spectaculaire page dans l’histoire spirituelle de la Chine, reflétant les croyances du peuple et la simplicité de son mode de vie. Elles témoignent d’un style qui leur est propre, et amènent la représentation de la vie quotidienne dans la sculpture à un niveau jamais égalé auparavant. Tant dans le choix des sujets que dans leur représentation, elles cherchent à transcrire aussi exactement que possible la vie quotidienne et les goûts esthétiques ordinaires de ce peuple dans son ensemble.

寶頂山 Bǎodǐngshān

Les scènes de Baodingshan, en particulier, constituent une véritable galerie du folklore de la dynastie Song (XIIe– XIIIesiècle). Qu’il s’agisse de princes, de
personnages publics ou de petites gens, les figures semblent prendre vie, et dépeignent, sous différents angles, une société chinoise en miniature.

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