Un lieu où l’on pouvait entrer en communion avec la nature

À l’écart du centre névralgique de la Seine et, par la même, de toute trace des loisirs et des activités commerciales que polarisait le fleuve, le Petit Bras était un havre pittoresque qui évoquait un temps révolu. Si son embouchure servait de port de plaisance, ses rivages semblaient encore délicieusement intacts, et les arbres et la végétation qui en longeaient les berges pouvaient dissimuler toute intrusion susceptible de rompre le charme derrière les coulisses. Il s’agissait, en somme, d’un lieu où l’on pouvait entrer en communion avec la nature. 

Paul Hayes Tucker in The Impressionists at Argenteuil

Avec sa parfaite harmonie et sa riche palette de bleus et de verts, Le Petit Bras de la Seine à Argenteuil, que Gustave Caillebotte (1848-1894) peint en 1890, illustre précisément les mots de Paul Hayes Tucker : « un lieu où l’on pouvait entrer en communion avec la nature ». Ici, la lumière qui émane des couches de verts, de bleus, de jaunes et de blancs s’avère presque envoûtante, notamment les éclats mouchetés qui scintillent dans les reflets de l’eau. Le point de fuite de la composition se trouve au centre de la toile, au milieu de la ligne d’horizon qui sépare le fleuve, le ciel et les deux berges, comme pour inviter l’observateur à « entrer en communion avec la nature » en le plongeant au cœur même de ce paysage féérique encore préservé, semble-t-il, de toute présence humaine.


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