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Vers une pratique parfaite

Nigel Sutton, Dominique Clergue, Domaine de Lembrun, 2012

Traduction des articles de Nigel Sutton publié sur Facebook

Vers une pratique parfaite, publiĂ© le 27 novembre, 08:35

Je me prĂ©pare en m’asseyant sur mon coussin de mĂ©ditation et en respirant Ă  travers la sĂ©quence des Ă©lĂ©ments, en m’assurant que je suis pleinement conscient du fait qu’ils constituent les blocs de construction mĂȘmes, non seulement de mon ĂȘtre physique, mais Ă©galement du Dao dont je suis sciemment une partie consciente. Lorsque j’obtiens le cinquiĂšme Ă©lĂ©ment, l’Ă©ther, l’Ă©nergie, le vide, j’Ă©tend ma conscience sensorielle dans tout mon corps, ressentant l’Ă©nergie de la vie.

Il est maintenant temps de se lever et d’explorer l’Ă©tat de wuji avant que la forme ne commence. Je me tiens droit, les mains sur mes cĂŽtĂ©s, les pieds joints et je sens la connexion de mon corps Ă  la terre  sous mes pieds et jusqu’Ă  l’espace libre au-dessus de ma tĂȘte. Maintenant, je fixe mon intention, sur l’aspect de mon entraĂźnement sur lequel je veux me concentrer. Je consacre un moment Ă  me permettre pour ĂȘtre reconnaissant pour la lignĂ©e et les enseignements que je suis un humble dĂ©positaire, pour les enseignants et les personnes ĂągĂ©es qui m’ont enseignĂ©, pour la santĂ© du corps et de l’esprit qui facilite cet entraĂźnement, et enfin pour la reconnaissance que je n’ai rien Ă  faire dans ce processus autre que d’ĂȘtre cette partie du Dao que je suis dĂ©jĂ .

Je respire doucement et profondĂ©ment de mes pieds jusqu’au sommet de ma tĂȘte puis je redescends, sentant les Ă©lĂ©ments autour de moi, utilisant tous mes sens pour explorer l’environnement. Je sens les odeurs du terrain d’entraĂźnement, je goĂ»te Ă  l’humiditĂ© de l’air, j’étend ma vue et je la rapproche au prĂšs. Je sens la tempĂ©rature de l’air autour de moi et j’Ă©coute les sons qui sont tout autour. Ce faisant, je m’efforce de rester aussi immobile que possible, tout en Ă©tant conscient de la façon dont mon corps bouge avec mon rythme cardiaque, mon souffle et les micro-ajustements presque imperceptibles qui servent Ă  me maintenir en Ă©quilibre et droit.

Il arrive un moment oĂč l’envie de permettre Ă  ces mouvements de s’Ă©tendre et de grandir devient imparable et ainsi commence la forme.

Vers une pratique parfaite … suite, publiĂ© le 29 novembre 2018, 23 h

Aujourd’hui, je me concentrerai sur le yin et le yang. les composants de base du taiji. Notre chemin va du doux au dur, alors je commence par vider mon esprit, mon cƓur, mon corps. À prĂ©sent, il n’y a pas de forme Ă  faire, personne pour le faire et pas d’esprit ou de cƓur pour rĂ©flĂ©chir ou pour juger. La forme se fait toute seule. Le yin se change en yang lorsque la respiration nous pĂ©nĂštre puis nous quitte, Ă  mesure que le poids se dĂ©place d’une jambe Ă  l’autre, tandis que l’attention se dĂ©place vers l’endroit oĂč elle devrait se trouver. Les yeux se focalisent et puis regardent profondĂ©ment Ă  l’intĂ©rieur, le souffle entre et sort du corps, remplissant chaque cellule et s’Ă©tendant ensuite dans l’univers. Les oreilles entendent des sons lointains puis le son du mouvement lui-mĂȘme, du battement de cƓur, du souffle de chaque chose. La conscience erre lĂ  oĂč elle est nĂ©cessaire, la conscience s’étend et se contracte. Haut devient bas, gauche devient droite, avant devient arriĂšre. Le cercle devient droite et la droite devient circulaire. Tout est le Dao, tout est la danse du yin et du yang, le taiji, cette vie, ici et maintenant.

De cette maniĂšre, la forme se danse elle-mĂȘme et bien que le danseur tente parfois de prendre le contrĂŽle, un retour en douceur permet Ă  la Danse du Dao de continuer Ă  faire ce qu’elle a toujours fait.

Comment pouvons-nous persuader le danseur de laisser la danse se faire? Je vous entends le demander. Simple mais Î combien difficile, laissez la magie du souffle, les outils obéissants des sens faire leur travail. Concentrez-vous sur le calme dans le flux, le flux dans le calme.

Et puis la forme est finie, mais ce n’est pas encore le cas pour ses rythmes, sa conscience, sa conscience reste avec le danseur pendant un moment, puis un peu plus longtemps; et peut-ĂȘtre qu’un jour le danseur devient la danse !

Vers une pratique parfaite – L’essentiel

Il est extrĂȘmement important que le mental et, faute d’un meilleur mot, les fondements spirituels soient posĂ©s de maniĂšre Ă  tirer le meilleur parti de votre temps d’entraĂźnement.

La premiĂšre chose Ă  Ă©tablir est un idĂ©al – quel est le rĂ©sultat parfait que vous souhaitez obtenir de votre formation ? Peut-ĂȘtre que c’est ĂȘtre un maĂźtre du taijiquan – qu’est-ce que cela signifie exactement pour vous ? Comment la rĂ©alisation de cette maĂźtrise affectera-t-elle votre vie ? Interrogez-vous de cette maniĂšre pour crĂ©er un idĂ©al complet et concret. Ce n’est pas quelque chose que vous devez partager avec d’autres. c’est juste pour soi. Au fil du temps, cet idĂ©al pourrait changer ou grandir, c’est tout Ă  fait naturel.

La prochaine Ă©tape consiste Ă  prendre le temps d’approfondir votre confiance dans les enseignements de l’art, dans vos enseignants et envers tous les membres de votre communautĂ© de taijiquan qui vous aident et facilitent vos progrĂšs.

Maintenant, amenez ce sentiment de confiance un peu plus loin et plus profondement : faites confiance au Dao, le flux de la vie, que le taijiquan incarne. Acceptez et capitulez  devant le fait que vous faites partie de ce Dao, que votre corps, votre conscience et votre esprit soient composĂ©s de yin et de yang. Sachez que l’IdĂ©al que vous poursuivez fait dĂ©jĂ  partie de vous. Votre parcours d’entraĂźnement n’est pas une destination extĂ©rieure mais une rĂ©alisation intĂ©rieure. Il ne s’agit pas d’un processus d’accrĂ©tion, mais plutĂŽt de ciseler pour dĂ©couvrir ce qui est dĂ©jĂ .

Il est maintenant temps de vous rappeler que la meilleure façon de subir ce processus est de travailler avec un esprit et un cƓur doux. Soyez doux avec vous-mĂȘme. Il y a une place pour une formation dure et amĂšre, mais le cadre dans lequel cela se dĂ©roule doit ĂȘtre constituĂ© de progrĂšs lents, raffinĂ©s, rĂ©guliers et silencieux. La pratique du Taijiquan est une promenade Ă  travers une belle campagne et non le vol supersonique du Concorde vers l’illumination.

Et enfin, avant mĂȘme de commencer votre pratique actuelle, rappelez-vous d’ĂȘtre reconnaissant pour tout ce que vous avez dĂ©jĂ  appris et tout ce que vous allez apprendre. Le processus de formation (et peut-ĂȘtre mĂȘme d’autres aspects de la vie) devrait commencer par une intention et se terminer par une gratitude – c’est le Dao !

Nigel Sutton, Williamn Nelon, Domaine de Lembrun, 2012
Nigel Sutton, Williamn Nelon, Domaine de Lembrun, 2012

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