Un simple mot au bout de mon pinceau.
Voilà comment on écrit homme, être humain en japonais.
Ce kanji des plus simples s’écrit ainsi, deux traits qui se soutiennent ; car aucun être ne peut exister sans un autre être près de lui pour le compléter et le soutenir.
Il n’y a ni homme ni humanité s’il n’y a pas de soutien et de lien.
Ils sont différents ces deux traits.
Ils s’en vont en deux directions différentes mais ensemble.
Ils viennent de deux opposés mais deviennent un.
Le premier trait protège.
Le deuxième soutient.
Le trait qui soutient s’enracine.
Le trait qui protège s’envole.
Pourtant ils demeurent inséparables.
Le premier trait frôle à peine terre.
Le second trait n’arrive presque pas à frôler le ciel.
Pourtant ensemble ils relient terre et ciel.
C’est par l’autre trait que chaque trait peut toucher ce qu’il pouvait à peine frôler.
Écrire homme, être humain c’est écrire une histoire d’amour.
Écrivons-nous de la même manière.
C’est un vœu.
Federico Dainin Jôkô Procopio
En chinois c’est le caractère 人 rén. L’humanité, la bienveillance s’écrire 仁 rén, qui se décompose en 人 et 二, on ne devient pleinement humain que dans sa relation à l’autre représenté ici par le chiffre deux.
Dans certains oracles sur écailles, on voit parfois dans le caractère 土 tǔ apparaître les mains du potier. L’étymologie traditionnelle y voit la terre (les deux traits horizontaux) qui produit tous les êtres (le trait vertical) ; on le retrouve dans 地 dì, la terre, le lieu.
Le caractère 天 tiān, le ciel, est la représentation de l’étendue (一) qui couvre les hommes (大), donc le faîte de l’univers : ce qui est au-dessus de l’homme. Pour la tradition chinoise, « ce qui est au-dessus de l’homme » ou « ce qui est à la tête de l’homme » est un élément fondamental dans l’ordre social : placé au-dessus d’eux, le ciel régit les hommes, et de même, tout supérieur est le 天 de son subordonné.
天地 tiān dì, le ciel~terre, représente tout ce qui existe sous le ciel et sur la terre, par extension l’univers, le monde mais aussi l’activité qui s’y déploie.
Federico Dainin Jôkô Procopio Sensei pratique le zazen depuis 1996. Ordonné moine bouddhiste en 2000 pour la première fois, il reçoit la transmission de maître Zen de l’Ecole Sôtô en 2013 par Pierre Taigu Turlur Sensei, dans la lignée des maîtres Nishijima Roshi et Niwa Rempo, devenant ainsi le 93e patriarche d’une lignée interrompue remontant au Bouddha Shakyamuni.
Né en Italie en 1976, il a grandi dans une profonde foi chrétienne cultivée au séminaire, puis dans l’ordre bénédictin jusqu’à sa rencontre avec le bouddhisme. De formation littéraire et en ressources humaines, philosophe et psychanalyste membre de l’Institut Lacanien, il vit au cœur du monde une vie séculière imprégnée par la philosophie de vie du Zen, dont le cœur est la méditation qu’il enseigne dans le dojo de La Montagne Sans Sommet qu’il a fondé en 2013.
Ecrivain, directeur de collection, il attache une grande importance à la transmission de la littérature philosophique et spirituelle d’Orient et d’Extrême-Orient.
Il enseigne un bouddhisme zen moderne et ouvert, engagé dans le monde, disponible, ancré dans la société. Il a été l’un des précurseurs d’une nouvelle éthique pour l’entreprise de demain, humaine, heureuse, juste, créative et engagée ; il est lui-même chef d’entreprise, et coach de dirigeants et de leurs équipes dans le monde du travail. Il transmet également le Zen et la méditation en milieu hospitalier, auprès des personnes en fin de vie, et dans les quartiers difficiles. Passionné par les grandes spiritualités de l’humanité qu’il a longuement étudiées et côtoyées, Federico Dianin-Jôkô Sensei est porteur de plusieurs mouvements associatifs et de nombreuses initiatives de dialogue interreligieux.
Il est l’auteur de Quand la fleur fane où s’en va son parfum ? (éd. du Seuil), Le Zen (éd. Avant-Propos), Le Chemin de La Sérénité (éd. Eyrolles), 7 minutes de méditation (éd. Hachette), et traducteur de Ouvrir la main de la Pensée (éd. Eyrolles).
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