Bouddha avec pluie, nuages, tonnerre et éclairs

Bouddha avec pluie, nuages, tonnerre et éclairs, Phan Cam Thuong

Lorsqu’un nuage devient pluie, nous pourrions être tentés de dire que le nuage est mort. Mais nous savons que la vraie nature du nuage, H2O, n’est pas morte du tout. Elle est devenue pluie. Si nous voulons voir la vraie nature du nuage, nous devons nous libérer du signe « nuage ». La mort d’un nuage est en même temps la naissance de la pluie. — Thích Nhất Hạnh

Alma Nungarrayi Granites

Le rêve des sept sœurs, Alma Nungarrayi Granites

Les peintures d’Alma Granites sont de nature duale, d’une part elle répond à la nécessité de la transmission d’un jukurrpa /dreaming hérité de son père et légué aux jeunes générations, et de l’autre, elle expérimente toutes les possibilités plastiques de l’acrylique employant égouttage, projections et applications avec les mains.

L’empereur Taizong recevant l’envoyé tibétain

L'empereur Taizong recevant l'envoyé tibétain, détail Taizong, Yan Liben

Buniantu, l’image de la situation de la chaise à porteur, est un rouleau de peinture chinoise, comportant un texte historique, réalisé par le peintre de la dynastie Tang, Yan Liben, en 640. La peinture dépeint, la scène ou Gar Tongtsen Yülsung, rencontre l’empereur chinois, Tang Taizong à sa cour.

Kibong Rhee

La psyché humide, 2020, fibre acrylique et polyester sur toile, Kibong Rhee

L’eau est l’élément principal qui informe les peintures de paysage éphémères de Kibong Rhee. L’artiste croit que l’eau, sous toutes ses formes, incarne la fugacité de la vie, existant quelque part entre les mondes spirituel et physique. Kibong intègre ces qualités dans son travail, mettant l’accent sur la mutabilité des formes et notre perception d’elles. En superposant du plexiglas transparent sur une toile, il crée des scènes peintes du monde naturel qui sont brumeuses et oniriques, presque des apparitions.

La représentation du paysage en Chine

Rouleau de paysage de berge, encre et couleur sur papier, Chen Tianbao (1950-)

Lorsque les peintres chinois travaillent sur la peinture shan shui, ils ne cherchent pas à présenter une image de ce qu’ils ont vu dans la nature, mais ce qu’ils ont pensé de la nature. Il n’est pas important que les couleurs et les formes peintes ressemblent exactement à l’objet réel, l’intention est de capturer, sur le papier, une conscience de la réalité intérieure et de l’intégralité, comme si la peinture coulait directement de l’esprit de l’artiste, à travers le pinceau, sur le papier.

Zhuge Qingjia

La neige se hate quand le temps est clair, Zhuge Qingjia

Les dessins à la plume de Zhuge Qingjia DE bâtiments anciens ont reçu de plus en plus d’attention et de reconnaissance. Ses peintures simples et exquises, apportent un nouveau regard sur les bâtiments anciens du Shanxi.

Zhang Daqian

Paysage, encre éclaboussée et couleur sur papier, Zhang Daqian

L’un des artistes chinois les plus en vue du 20e siècle, Zhang Daqian (1899-1983) a peint presque 30000 œuvres. Il imitait les maîtres traditionnels avec aisance et cependant sa renommée est due à ses brillantes innovations qui ont donné à la peinture chinoise sa sensibilité moderne et ont permis de le comparer à Picasso. Sa calligraphie, sa remise à l’honneur du style à l’encre éclaboussée de la période Tang et sa prédiction pour les couleurs éclatantes font écho à l’avant-garde occidentale des années 1960

L’empreinte du visible

Grand Chêne des trois chemins, 2017, Fusain sur papier, Alexandre Hollan

Né en Hongrie en 1933, Alexandre Hollan s’est installé à Paris en 1956. Il développe depuis plus de cinquante ans une œuvre très profonde qu’il nomme sa « Recherche ». Une recherche de la vibration invisible des arbres et des choses : aller jusqu’aux limites du « visible » pour rejoindre la vraie nature de ce qu’il regarde.

Des soirs, de l’étendue et du silence

Velázquez, après cinquante ans, ne peignait plus jamais une chose définie. Il errait autour des objets avec l’air et le crépuscule, il surprenait dans l’ombre et la transparence des fonds les palpitations colorées dont il faisait le centre invisible de sa symphonie silencieuse. Il ne saisissait plus dans le monde que les échanges mystérieux qui font pénétrer les uns dans les autres les formes et les tons, par un progrès secret et continu dont aucun heurt, aucun sursaut ne dénonce ou n’interrompt la marche. L’espace règne. C’est comme une onde aérienne qui glisse sur les surfaces, s’imprègne de leurs émanations visibles pour les définir et les modeler, et emporter partout ailleurs comme un parfum, comme un écho d’elles qu’elle disperse sur toute l’étendue environnante en poussière impondérable.

Le monde où il vivait était triste. Un roi dégénéré, des infants malades, des idiots, des nains, des infirmes, quelques pitres monstrueux vêtus en princes qui avaient pour fonction de rire d’eux-mêmes et d’en faire rire des êtres hors la loi vivante, étreints par l’étiquette, le complot, le mensonge, liés par la confession et le remords. Aux portes, l’Autodafé, le silence.

Un esprit nostalgique flotte, mais on ne voit ni la laideur, ni la tristesse, ni le sens funèbre et cruel de cette enfance écrasée.

Velázquez est le peintre des soirs, de l’étendue et du silence. Même quand il peint en plein jour, même quand il peint dans une pièce close, même quand la guerre ou la chasse hurlent autour de lui. Comme ils ne sortaient guère aux heures de la journée où l’air est brûlant, où le soleil éteint tout, les peintres espagnols communiaient avec les soirées. »

Elie Faure in Histoire de l’art : l’art moderne

Las Meninas ou La Famille de Felipe IV, détail, huile sur toile, Diego Vélasquez
Las Meninas ou La Famille de Felipe IV, détail, huile sur toile, Diego Vélasquez, Musée du Prado, Madrid

Ballade en montagne

Maisons dans un paysage montagneux, encre et couleur sur papier, Pu Quan

新乐府·行山·岭

Le concert « Nouveau Palais de la musique – Parcours des montagnes » fait de l’esprit des monts et eaux traditionnels chinois un vecteur musical de communication avec le monde, il emprunte subtilement les procédés de représentation de la montagne (山 shān) de la peinture traditionnelle chinoise de paysage (山水画 shān shuǐ huà), évoquant l’ensemble thématique de l’album à travers les éléments versant, cime (岭 lǐng), pic, vallée, colline, arrière-montagne, marche en montagne (行山 xíng shān).

Les cinq musiciens issus d’horizons différents avec entre les mains des instruments confectionnés de matériaux naturels, unité de l’homme et de l’instrument, à travers notes musicales, mélodies, rythmes et timbres sonores spécifiques narrent l’histoire de deux voyageurs issus de contrées différentes au Moyen-Orient qui, d’étrangeté à familiarité avec le peuple montagnard autochtone, de méfiance à confiance, pénètrent en les montagnes luxuriantes à la découverte des pics mystérieux et sommets abrupts.

En Chine, l’œuvre est moins l’expression d’un génie individuel que participation au mouvement du cosmos, à cet ordre qui unit la terre, le ciel et l’homme, le 道 dào. Un même souffle de vie anime tous les êtres, pris dans le dynamisme des transformations (易 yì) incessantes dont le vide (虚 xū) est le lieu. C’est à ressaisir cet influx spirituel, ce rythme, que le peintre doit collaborer. L’inspiration est ce rare moment où la fusion avec la nature a lieu ; dès lors le pinceau va avec aisance se mettre en marche. Aucun labeur. La peinture, disent les Chinois, émane du cœur, 心 xīn.

On verra souvent dans les lavis de la dynastie Song le peintre, assis sur une terrasse promontoire devant un paysage ouvert largement ; au loin des pics montagneux perdus dans la brume ; dans la vallée, inaperçue mais entendue, la rivière, paysage se dit montagne et eaux,  山水 shān shu ; près du peintre un petit serviteur, fournira pinceau, encre et papier, une fois la contemplation du sage achevée.

Surya Narayana

Surya Narayana, Basohli ou Guler, collines du Pendjab, vers 1740-50

Cette représentation rare et fine de Surya, le dieu solaire, assis dans un orbe doré resplendissant combine ses caractéristiques avec celles de Vishnu ou Narayana. Comme Vishnu, Surya porte une plume de paon dans sa couronne et tient une conque et un chakra dans ses mains.

Aux grandes pierres plates

Paysage, Wang Wei

戏题盘石可怜盘石临泉水,
复有垂杨拂酒杯。
若道春风不解意,
何因吹送落花来