青原惟信禪師曾對門人說:『老僧三十年前未參禪時,見山是山,見水是水。及至後來,親見知識,有個入處,見山不是山,見水不是水。而今得個休歇處,依前見山只是山,見水只是水。』語出《指月錄》卷二十八
語出《指月錄》卷二十八
Le moine bouddhiste 青原行思 Qīngyuán Xíngsī (660-740) affirmait qu’avant d’étudier le bouddhisme sous la conduite d’un bon maître les montagnes sont des montagnes et les eaux sont des eaux. Que, parvenu à une certaine vision intérieure de la vérité, les montagnes ne sont plus des montagnes et les eaux ne sont plus des eaux. Mais qu’une fois atteint l’asile du repos, de nouveau les montagnes sont des montagnes et les eaux sont des eaux.
Chacun doit découvrir la contemplation (禅 chán) par lui-même grâce à l’expérimentation, tout en observant le spectacle du monde avec sagesse et compassion. Jour après jour, la méditation, le travail et la conscience de l’importance de la nature contribuent à la réalisation de l’éveil. Seule, la pratique quotidienne de la transformation prime. Celui qui a choisi la voie du chán ne peut attendre passivement d’être touché par l’éveil. Bien plus qu’une simple méthode, le chán, pratique active, directe et intuitive du bouddhisme, s’apparente à une science du comportement, à une attitude intérieure, à une conduite menant à une mise en face de soi-même.
Before I learned the art, a punch was just a punch, and a kick, just a kick. After I learned the art, a punch was no longer a punch, a kick, no longer a kick. Now that I understand the art, a punch is just a punch and a kick is just a kick.
Bruce Lee
調 tiáo
Tiáo c’est régler, accorder, harmoniser, équilibrer, mélanger, convenir. Le caractère 調 est composé des caractères 言 et 週, yán qui désigne le fait de parler ou de négocier, et zhōu, qui se traduit par complet, parfait ou rond. Dès lors, tiáo veut dire « ajuster ou accorder jusqu’à ce que cela soit complet et en harmonie avec le reste ». C’est un peu la même chose que lorsque l’on accorde un piano afin qu’il s’harmonise autres instruments. Tiáo c’est s’harmoniser grâce à un ajustement permanent.
Le travail du souffle (氣功 qì gōng) demande de connaître et comprendre les trois trésors de la vie : l’essence (精 jīng), le souffle (氣 qì), l’esprit (神 shén) ainsi que leurs interrelations. Les buts principaux du qi gong sont de conserver son jing, de renforcer et d’harmoniser la circulation du qi et enfin d’apporter l’illumination à son esprit. Pour atteindre ces buts, il faut apprendre à réguler son corps, à réguler son esprit, à réguler sa respiration, à réguler son qi.
調身 tiáo shēn
Réguler son corps (身 shēn), consiste à trouver et à renforcer ses propres racines ainsi qu’à comprendre les formes et mouvements de la pratique. Pour se constituer des racines fermes, il est nécessaire d’apprendre à maintenir son centre, à équilibrer son corps et à se relaxer pour permettre au qi de circuler librement.
調息 tiáo xī
Pour réguler sa respiration (息 xī), il faut apprendre à respirer de telle sorte que notre esprit et notre respiration puissent se coordonner et coopérer. Lorsque je peux respirer de la bonne manière, mon esprit pourra atteindre la paix plus rapidement et ainsi se concentrer plus facilement à guider (導 dǎo) le qi.
調神 tiáo shén
Réguler l’esprit (神 shén) implique d’apprendre à maintenir l’esprit calme, en paix et centré. Cela permet de juger les situations de manière objective et d’emmener le qi aux endroits désirés. L’esprit est la clé principale de la pratique.
Pour les moines bouddhistes qui cherchent l’illumination, réguler l’esprit est le but ultime du qi gong. Pour le pratiquant ordinaire le but recherché est souvent moins élevé. Il recherchera surtout à accroître sa capacité de concentration et à augmenter sa vitalité. Cela lui permettra de diriger plus efficacement son qi afin que ce dernier puisse assurer les tâches de gestion et de protection qui lui incombent. Le pratiquant pourra ainsi œuvrer à se maintenir en bonne santé et à ralentir le processus de vieillissement.
調氣 tiáo qì
Pour atteindre la régulation du souffle (氣 qì), je dois d’abord avoir régulé mon corps, ma respiration et mon esprit. Ce n’est que quand mon esprit est assez clair (明 míng) que je pourrai sentir comment est distribué le qi dans mon corps et comprendre la manière de le réajuster.
L’entraînement doit trouver son origine dans mon esprit. Je dois avoir une idée précise de ce que je désire faire, et un esprit calme, centré et équilibré. Cela implique que mon ressenti et mon jugement soient précis et objectifs. Cela requiert un équilibre émotionnel et un esprit clair, ce qui passe par un long et dur travail (功 gōng) . Mais, une fois ce niveau atteint, j’aurai établi les racines de mon entraînement et mon intention (意 yì) sera alors capable de guider et d’emmener mon qi partout dans mon corps.
Au cours de ce processus, je régule mon corps, mon souffle, mon esprit jusqu’à ce que je puisse les réguler sans réguler. Corps, souffle, esprit sont alors accordés, complets, en harmonie.
- Au point où j’ai compris que les montagnes ne sont pas des montagnes … – Persée
- 青原惟信禪師
- There Is A Mountain Music and lyrics by Donovan P. Leitch